jeudi 2 février 2023

« Modération », le billet de Maurice Ulrich.



Ce n’est pas parce que les banques centrales, dont la Banque centrale européenne (BCE), mettent en garde contre les risques des augmentations de salaires en invitant les entreprises à la modération qu’il faudrait parler de lutte des classes ou on ne sait quoi encore… Non, c’est technique. C’est juste parce que des hausses des salaires motivées par l’inflation pourraient enclencher une boucle dommageable à «l’économie». On ne dit pas au capital, ce serait mal vu. Sauf que les employés de ces mêmes banques centrales mesurent eux aussi les effets de linflation sur leur pouvoir dachat et ne l’entendent pas vraiment de cette oreille. Les augmentations de salaires, en revanche, ça leur parle. Et, à la BCE, les deux tiers d’entre eux en sont à perdre confiance dans l’institution. D’où une hausse annoncée des salaires pour 2023 de 4 %. Ce n’est même pas un rattrapage. Mais, pour donner l’exemple, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, ne s’accordera elle-même que 4,1 %. Sur un salaire d’environ 400 000 euros, ça ne fait jamais que 16 000 euros. C’est modéré.

 

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