« Une réforme plus
juste pour les femmes. » Il fallait voir les ministres défiler avec arrogance sur les plateaux pour nous vanter
le caractère féministe de
leur projet. La vérité des prix est tombée le 23 janvier, mise en lumière par une étude d’impact aux conclusions sans appel : la majorité des économies visées sur les retraites vont peser sur les femmes. Non
seulement cette prétendue réforme ne propose rien pour réduire les inégalités de pensions, mais elle risque de les creuser en
allongeant la durée de
cotisation.
En cause, notamment, le dispositif de majoration de
durée d’assurance (MDA), liée aux naissances d’enfants, qui visait à réduire
les inégalités de genre. Un grand nombre de femmes qui auraient dû partir à la
retraite à 62 ans grâce à une validation de trimestres liée aux naissances
de leurs enfants vont devoir attendre 64 ans, si bien que tout ou partie
de leur MDA ne leur sera plus d’aucune utilité.
L’heure de la retraite est souvent celle des comptes,
et ils sont rarement favorables aux femmes, reflet des inégalités de salaires,
de carrières, du temps partiel qu’elles subissent tout au long de leur vie
active. Elles touchent des pensions inférieures de 40 % en moyenne à
celles des hommes ! Aujourd’hui, 20 % d’entre elles attendent
d’avoir 67 ans pour prendre leur retraite « à taux plein » et échapper à la décote, contre 10 % de leurs collègues
masculins. « Nous ne pouvons pas demander à notre système de retraite de réparer les inégalités de carrières accumulées tout au long de la vie », a osé Olivier Dussopt, contraint d’admettre l’évidence, comme l’avait
concédé un autre ministre, Franck Riester, en confirmant finalement que « les
femmes sont un peu pénalisées par le report de l’âge légal, on n’en disconvient
absolument pas ». Si : ils
expliquaient le contraire la semaine précédente.
Ces contorsions grotesques discréditent une majorité
qui, de mensonges en facéties, a déjà échoué à convaincre les Français, toujours
plus nombreux à s’opposer à leur projet. Les Rosies ont fait leur grand retour
dans les cortèges des manifestations, démontrant combien les enjeux féministes
se sont intégrés, visibles et mobilisateurs, aux mouvements sociaux.
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