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mercredi 19 octobre 2022

Face à la pénurie de transports, le PCF lance « Stop galère »

 


Île-de-France La cheffe de file des élus communistes de la région, Céline Malaisé, annonce le démarrage ce jeudi d’une campagne de mobilisation citoyenne pour «des transports de qualité».

Rames bondées, trains annulés, retards à répétition… Les difficultés quotidiennes pour les usagers des transports en Île-de-France ont poussé les élus communistes franciliens à lancer la campagne «Stop galère». Au programme, des rassemblements ce jeudi dans tous les départements franciliens et une pétition en ligne (stopgalere.fr).

À quel point la situation s’est-elle dégradée?

On avait le meilleur réseau de transport au monde, et, en six ans de mandat de Valérie Pécresse, on en arrive à une situation d’effondrement. Depuis début septembre, la situation est intenable pour ceux qui utilisent les transports en commun tous les jours. Nous alertons depuis la délibération, votée à la région en octobre 2021, qui réduit l’offre – d’une fréquence normale à celle des vacances scolaires – sur 165 lignes de bus, une dizaine de lignes de métro, et sur certaines lignes de RER et de Transilien. À quoi s’ajoutent des démissions en cascade de conducteurs: les syndicats les estiment à, au minimum, 200 par trimestre, soit + 40% par rapport à la période pré-Covid. Une pénurie dont tout le monde paie les conséquences. Cerise sur le gâteau: lannonce mi-septembre de la hausse des tarifs d’abonnement, déjà à 75 euros par mois. Avec notre pétition, nous voulons lancer l’alerte en grand, faire entendre la colère des usagers. Mais aussi montrer qu’agents ou usagers ­subissent le même sort.

Comment en est-on arrivé là?

Cette baisse de l’offre, décidée par Valérie Pécresse pour faire quelque 80 millions d’économies sur un budget de 11 milliards, se combine avec la privatisation, pour les réseaux de bus RATP au 1er janvier 2025. Pour être concurrentiel sur les marchés en train de s’ouvrir, la main-d’œuvre est devenue la variable d’ajustement. Depuis le 1er août, les chauffeurs doivent travailler 59 minutes de plus pour le même salaire, passer d’un contrat de droit public à un contrat de droit privé, tout en perdant des journées de RTT, de congé… D’où la multiplication des démissions. La situation est également due à des retards dans les investissements, loin d’être seulement liés à la crise du Covid. Par exemple, les nouvelles rames du RERE auraient dû être livrées durant lautomne 2021; elles arriveront au mieux fin 2023.

Que proposez-vous pour remédier à cette situation et où trouver les financements?

Nous voulons le gel du tarif usager. C’est possible: nous proposons dautres financements que nous avons soumis au ministre des Transports, comme laugmentation du versement mobilité payé par les entreprises, notamment à Paris, et de la Défense à Issy-les-Moulineaux, où se situent les sièges de grandes entreprises. Nous demandons la suspension du processus de privatisation et une marche arrière sur les lignes de bus déjà privatisées dans la grande couronne. Ensuite, il est indispensable de revaloriser les salaires des agents et de lancer un grand plan de recrutement pour rétablir une offre à 100%. Et sans tarder, avant que ne soient votés le budget d’Île-de-France Mobilités et celui de l’État.

Nomination Jean Castex devrait diriger la RATP

À la surprise générale, Jean Castex devrait succéder à Catherine Guillouard comme président de la RATP, conformément au souhait émis par Emmanuel Macron. L’ancien premier ministre va gérer, sans compétence particulière en la matière, une entreprise en pleine crise sociale après les réformes à marche forcée. Elle a été découpée en filiales, préparant ainsi son ouverture à la concurrence.

 

mardi 5 mai 2020

PÉTITION. DES MASQUES POUR TOUS, GRATUITS : L'APPEL LANCÉ PAR L'HUMANITÉ



L’affaire des masques de protection devient le sparadrap rouge collant aux basques du pouvoir. Pour une famille, le budget peut atteindre plus de 200 euros par mois. Exigeons leur gratuité.
Par Patrick Le Hyaric, directeur de l'Humanité. 
ll y eut d’abord ces mensonges en série sur leur inutilité pour camoufler une pénurie qui n’a rien de naturelle. Celle-ci découle d’une part de la destruction de nos industries textiles considérées comme dépassées par les grands penseurs du libéralisme et leurs serviteurs au pouvoir depuis des décennies, et d’autre part des choix de réduction des crédits publics poussant au « zéro stock », également présenté comme le nec plus ultra de la modernité. Cette pénurie a mis en danger soignants comme patients. Elle est sans doute responsable de nombreuses contaminations et décès.

Puis, au fil des semaines, le masque est devenu utile, indispensable même, alors que les soignants continuaient d’en manquer. Et le pouvoir souhaite désormais le rendre obligatoire dans les transports publics.

Depuis quelques jours, ce qui n’existait pas tombe par paquets de millions, mais sur les étals des supermarchés, comme produit d’appel pour attirer le chaland qui devra demain reprendre les transports en commun. Le scandale est encore plus gros quand on sait que cette opération a été annoncée tambour battant il y a huit jours dans un communiqué commun de la Fédération du commerce et de la distribution et du secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, et présentée comme un haut fait d’armes. De qui se moque-t-on ? Une commission d’enquête parlementaire doit rapidement faire la clarté la plus nette sur une affaire qui a plus à voir avec le mercantilisme qu’avec la santé publique.

Les masques ne peuvent être des marchandises étalées aux caisses des supermarchés pour grossir le ticket de caisse, attirer et fidéliser les clients. Ils sont un moyen de protection civile et collective, et un outil de santé publique. À ce titre, ils devraient être assurés, en lien avec les collectivités, par les services de la Sécurité civile. Si les travailleurs contraints de reprendre leur activité venaient à contracter le virus faute d’avoir pu accéder à des masques de protection, l’État serait comptable d’une mise en danger délibérée de la vie d’autrui. Et la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen nous rappelle que « la société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration ». Et, l’article 11 du préambule de la Constitution confirme bien ce « droit à la protection ». En conséquence, les masques doivent être gratuits.

Certains pays européens l’ont décidé. Des collectivités locales également. Pourquoi le gouvernement de la sixième puissance mondiale ne le pourrait-il pas ? Ce pays ou l’argent des dividendes continue de couler à flots, ce pays où l’on peut en une nuit débloquer des milliards pour consolider des entreprises dont la trésorerie est loin d’être à sec. Pourquoi une famille de quatre personnes qui a déjà du mal à joindre les deux bouts doit encore alourdir ses dépenses du mois de 80 à 150 euros pour assurer sa santé et celle des autres ? On nous dit que les prix des masques seront bloqués en deçà de 1 euro, soit peu ou prou leur prix de revient. Pourtant, plusieurs témoignages indiquent que non seulement ce prix est pour l’instant fictif, mais qu’en plus on trouvait en janvier des masques à seulement 8 centimes. Une prise en main par l’État imposant la gratuité couperait court à toute tentative de spéculation.

Réclamons partout et par tous les moyens la gratuité des masques. Il en va de l’intérêt public. Et, pour une fois, appuyons-nous sur cette déclaration de Mme Agnès Buzyn le 29 janvier dernier : « Si un jour nous devions proposer à telle ou telle population ou personne à risque de porter des masques, les autorités sanitaires distribueraient ces masques aux personnes qui en auront besoin. » C’était certes pour cacher la pénurie. Mais, aux actes maintenant ! Lançons un grand mouvement pluraliste pour la gratuité des masques !

Par Patrick Le Hyaric, directeur de l'Humanité