Île-de-France La cheffe de file des élus communistes de la région, Céline Malaisé, annonce le démarrage ce jeudi d’une campagne de mobilisation citoyenne pour « des transports de qualité ».
Rames bondées, trains annulés, retards à répétition…
Les difficultés quotidiennes pour les usagers des transports en Île-de-France
ont poussé les élus communistes franciliens à lancer la campagne « Stop galère ». Au programme, des rassemblements ce jeudi dans tous
les départements franciliens et une pétition en ligne (stopgalere.fr).
À quel point la situation s’est-elle dégradée ?
On avait le meilleur réseau de transport au monde, et,
en six ans de mandat de Valérie Pécresse, on en arrive à une situation d’effondrement.
Depuis début septembre, la situation est intenable pour ceux qui utilisent les
transports en commun tous les jours. Nous alertons depuis la délibération,
votée à la région en octobre 2021, qui réduit l’offre – d’une
fréquence normale à celle des vacances scolaires – sur 165 lignes de
bus, une dizaine de lignes de métro, et sur certaines lignes de RER et de
Transilien. À quoi s’ajoutent des démissions en cascade de conducteurs : les
syndicats les estiment à, au
minimum, 200 par trimestre, soit + 40 % par rapport à la période pré-Covid. Une pénurie dont
tout le monde paie les conséquences.
Cerise sur le gâteau : l’annonce mi-septembre de la hausse des tarifs
d’abonnement, déjà à 75 euros par mois. Avec notre pétition, nous
voulons lancer l’alerte en grand, faire entendre la colère des usagers. Mais
aussi montrer qu’agents ou usagers subissent le même sort.
Comment en est-on arrivé là ?
Cette baisse de l’offre, décidée par Valérie Pécresse
pour faire quelque 80 millions d’économies sur un budget de
11 milliards, se combine avec la privatisation, pour les réseaux
de bus RATP au 1er janvier 2025. Pour être concurrentiel sur les
marchés en train de s’ouvrir, la main-d’œuvre est devenue la variable
d’ajustement. Depuis le 1er août, les chauffeurs doivent travailler
59 minutes de plus pour le même salaire, passer d’un contrat de droit
public à un contrat de droit privé, tout en perdant des journées de RTT,
de congé… D’où la multiplication des démissions. La situation est également due
à des retards dans les investissements, loin d’être seulement liés à la crise
du Covid. Par exemple, les nouvelles rames du RER E auraient dû être livrées durant l’automne 2021 ; elles arriveront au mieux fin 2023.
Que proposez-vous pour remédier à cette situation et
où trouver les financements ?
Nous voulons le gel du tarif usager. C’est possible : nous
proposons d’autres financements que nous avons soumis au ministre
des Transports, comme l’augmentation
du versement mobilité payé par les entreprises, notamment à Paris, et de la Défense à Issy-les-Moulineaux, où se situent les sièges de
grandes entreprises. Nous demandons la suspension du processus de privatisation
et une marche arrière sur les lignes de bus déjà privatisées dans la grande
couronne. Ensuite, il est indispensable de revaloriser les salaires des agents
et de lancer un grand plan de recrutement pour rétablir une offre à 100 %. Et sans
tarder, avant que ne soient votés le budget
d’Île-de-France Mobilités et celui de l’État.
Nomination Jean Castex devrait diriger
la RATP
À la surprise générale, Jean Castex devrait succéder à
Catherine Guillouard comme président de la RATP, conformément au souhait émis
par Emmanuel Macron. L’ancien premier ministre va gérer, sans compétence
particulière en la matière, une entreprise en pleine crise sociale après les
réformes à marche forcée. Elle a été découpée en filiales, préparant ainsi son
ouverture à la concurrence.
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