lundi 28 février 2022

« Alerte », l’éditorial de Maurice Ulrich dans l’Humanité.

 


L’urgence, c’est la solidarité. Des dizaines de milliers de personnes fuient les bombardements, des camps de réfugiés se montent aux frontières. Des bénévoles se mobilisent, de leur propre chef ou avec le Secours populaire français, la Croix-Rouge. Vladimir Poutine a annoncé la mise en alerte de ses forces de dissuasion, dont la force nucléaire. On a le sentiment de vivre un cauchemar que l’on croyait impossible. L’urgence, c’est aussi la recherche de moyens de pression. Les sanctions économiques sont nécessaires. On ne peut continuer à commercer comme si de rien n’était face à une telle agression. Elles doivent être fortes et ciblées pour être efficaces. Des voix commencent, en Russie même, à s’élever contre la guerre. Il nous faut les relayer. Les initiatives des sportifs français refusant les compétitions tant que cette situation durera leur font écho.

Il n’était pas besoin d’être un génie de la géopolitique pour dire, comme l’a fait Emmanuel Macron, qu’un tournant était pris pour l’Europe et le monde. Il a bien fait de le dire, mais il faut aller au-delà du constat. La chute de l’Union soviétique signait la fin d’un monde bipolaire où certains osaient même dire qu’il s’agissait de la fin de l’histoire. Un autre monde bipolaire se reconstruit sous nos yeux. D’un côté, ce qu’on appelle commodément l’Occident, sous la bannière de l’Otan et sous commandement américain, dont il faut rappeler qu’il n’a cessé d’intégrer de nouveaux pays jusqu’aux frontières de la Russie malgré les engagements pris. De l’autre côté, un nouveau bloc est en passe de se constituer. La Russie et la Chine peuvent se rapprocher toujours davantage, l’Iran peut y être sensible. La Chine et la Russie sont de plus en plus présentes en Afrique.

L’endettement colossal des États-Unis est l’une des données du problème. Leur domination économique et militaire est leur assurance, pour le moment. On ne peut exclure l’hypothèse d’un conflit majeur. La guerre en Ukraine accélère cette nouvelle donne. Il est difficile de discuter en ce moment avec Vladimir Poutine. Mais il faudra bien le faire et pas seulement avec lui. C’est avec toute la communauté internationale, en revalorisant le rôle de l’ONU, face aux G7 ou G20, avec les peuples eux-mêmes, que doivent se poser les questions de la guerre ou de la paix.

 

 

« Emplois », le billet de Maurice Ulrich.



La guerre russe en Ukraine a déjà des conséquences économiques et sociales. François Fillon se retrouve au chômage après avoir quitté son emploi. Sans qu’on sache trop comment l’ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy et candidat à la présidence de la République en 2017 avait trouvé un poste au conseil d’administration du groupe pétrochimique russe Sibur. Dans une tribune publiée ce dimanche, il explique s’être trompé sur les intentions de Vladimir Poutine, avec qui il entretenait des «relations cordiales», selon ses propres termes. Il s’est peut-être un peu trompé, aussi, dans son choix. Il faut bien vivre. L’ancien chancelier allemand Gerhard Schröder, président du conseil d’administration du groupe Rosneft et du comité d’actionnaires de Nord Stream 2, le gazoduc russo-allemand, n’envisage pas pour le moment, et pour ce que l’on en sait, de démissionner. Rappelons qu’en social-démocrate audacieux il avait inventé en Allemagne les mini-jobs à moins de 450 euros par mois et les petits boulots à un euro de l’heure, cela pour «lutter contre le chômage». Il continue la lutte, pour son travail. C’est un battant.

 

vendredi 25 février 2022

Ukraine « Déclaration des élu.e.s du groupe communiste, anticapitaliste et citoyen »



Hier, s’est ouvert une nouvelle page sombre de l’histoire de l’Europe. Vladimir Poutine a décidé de rompre la paix entrainant le monde dans une escalade tragique. Cette crise politique et géopolitique est le résultat d’un système qui au lieu de prôner la solidarité engendre la haine et la concurrence entre les peuples. Nous condamnons fermement cette atteinte à la souveraineté de l’Ukraine. Mais, aujourd’hui l’urgence est de protéger les peuples. Le dialogue et la diplomatie doivent reprendre pour mettre fin à l’escalade de violence. Toute notre compassion et nos pensées vont aux enfants, aux femmes et aux hommes qui vivent, en ce moment des heures terribles. Nous pensons aux habitants de DARNITZA, district de la banlieue de Kiev, ville jumelée avec notre commune.

 

Appel du docteur Alain HERRERO à voter Fabien ROUSSEL

 


Le projet de société pour la France de Fabien Roussel en vue des élections présidentielles est simple, clair, fort, ambitieux et engagé. L’Humain et la planète sont au cœur des objectifs à atteindre pour une vie meilleure et heureuse. Il fait de la justice sociale un principe qui redonne le pouvoir à ceux qui travaillent. L’emploi devient un droit universel, fondamental et correctement rémunéré.

Sa proposition de renforcer les services publics et de se réapproprier les biens communs tels que la santé, l’éducation, la culture, le sport, l’énergie, l’écologie est conforme à mes idées de partage, de solidarité, d’émancipation et d’humanisme. Son projet a le mérite de ne pas oublier les différentes générations qui subissent la précarité économique, jeunes et anciens ne sont pas laissés au bord de la route.

Il redonne espoir à toutes ces femmes qui luttent pour obtenir une véritable égalité avec les hommes, tant au niveau des salaires que des droits fondamentaux. Le social est donc bien au centre du projet   et il prête également une attention particulière et importante au niveau de l’écologie. Préserver la planète nécessite de repenser un nouveau modèle économique. Nous ne pouvons plus produire comme avant avec comme seul critère la rentabilité financière.

Ce changement productif indispensable ne doit pas occulter la question énergétique et il faut avoir du courage et de l’audace, surtout parmi les forces de gauche, pour proposer un développement de l’électricité d’origine nucléaire afin de lutter contre le réchauffement climatique. Oui, pour le moment il n’y a aucune autre alternative, nous ne pouvons6nous passer du nucléaire pour relever le défi économique qui nous attend.

En conclusion, les 180 propositions du projet de Fabien Roussel sont réalistes et réalisables, elles incarnent nos véritables valeurs de gauche, dans l’intérêt de la population, elles encouragent la solidarité et la démocratie participative.  Pour tout  cela je voterai Fabien Roussel et j’appelle à voter pour lui.

 

·     Docteur Alain HERRERO.

« La paix comme projet politique pour les peuples », l’éditorial de Fabien Gay dans l’Humanité.



Après plusieurs semaines de tensions, ce que nous redoutions est arrivé. L’armée russe est entrée en territoire ukrainien sous des raisons fallacieuses et illégitimes. Les armes ont donc parlé et, avec elles, la guerre. La guerre qui détruit les vies et ouvre des plaies qui ne se referment jamais. La guerre est là, en Europe, près de chez nous, encore plus présente et visible dans notre société de l’information en continu. On peut évidemment déplorer une escalade progressive des tensions, trouver une filiation historique à un ensemble de promesses non tenues et des accords de Minsk non appliqués, qui ont alimenté rancœurs, méfiances, haines et coups de force.

Néanmoins, Vladimir Poutine et son gouvernement sont les uniques responsables car ils ont décidé de porter leur pays dans une œuvre criminelle et destructrice. C’est le peuple ukrainien qui va en payer le plus lourd tribut dans l’immédiat. D’ailleurs, l’Ukraine se relèvera-t-elle de ces dépeçages territoriaux successifs et de cette agression insupportable et dangereuse qui fait peser de graves menaces sur toute une région?

Cette invasion est le symptôme de notre monde: celui dun désordre international violent et destructeur. Dans un capitalisme débridé et de concurrence sauvage, c’est l’issue belliqueuse et nationaliste qui prévaut sur tout. C’est d’ailleurs tout l’argumentaire cynique du dirigeant russe.

L’ONU devait se réunir jeudi soir, mais le G7 et l’Otan, organisation belliciste et obsolète, avaient déjà pris un train de sanctions contre Moscou, pourtant inefficaces depuis 2014. Pire, elles renforcent l’ultranationalisme de Poutine. Dans l’immédiat, c’est l’urgence humanitaire qui doit prévaloir. À ces milliers, peut-être ces millions d’Ukrainiens et d’Ukrainiennes qui fuiront les bombardements, nous devons assistance. C’est là la première action européenne à porter.

Il faut ensuite retrouver immédiatement les voies du cessez-le-feu et du dialogue. La France doit porter cela au sein de l’ONU, en mettant tous les acteurs autour de la table. Un mouvement populaire doit se lever pour refuser la guerre totale et imposer la paix. Non pas comme un simple mot, mais comme un projet politique qui demande des efforts considérables de toutes parts pour en créer, par l’action politique et diplomatique, les conditions réelles. C’est à ce prix que nous arrêterons au plus vite cette guerre.

 

« Tropisme », le billet de Maurice Ulrich.



À peine avait-on cru quelques heures, le week-end dernier, à une vraie désescalade que Vladimir Poutine proclamait l’indépendance des deux territoires russophones de l’Ukraine. Joueur d’échecs, le président russe avait adopté la stratégie de l’élastique. Feindre de reculer pour mieux se relancer. Patrick Besson dans sa chronique du Point n’y croyait pas, qui ironisait encore la semaine dernière sur «la légende de Vladimir le terrible, Vladimir the Terrific pour les pays anglo-saxons», qui, après l’Ukraine, allait envahir la Roumanie, puis la Bulgarie, puis l’Autriche, la Suisse, l’Allemagne et enfin la France, l’Espagne, le Portugal, ne dédaignant qu’Andorre et Monaco, pour enfin se consacrer à son nouveau projet, «linvasion de la planète Mars». À vouloir embrasser tous les possibles, écrivait Vladimir Jankélévitch, «lironie nembrassera que des fantômes». Le tropisme poutinien de Patrick Besson ignorait le spectre de la guerre. Concédons qu’il n’était pas le seul. Poutine n’est pas sur Mars, mais les troupes russes bombardent l’Ukraine. On a du mal à sourire.

 

jeudi 24 février 2022

Ukraine : "Non à la guerre, la France doit porter urgemment une offre de paix" (Fabien Roussel)



Le président russe Vladimir Poutine a annoncé dans la nuit le début d'une "opération militaire" russe en Ukraine. Nous condamnons cette grave décision dont les conséquences peuvent être incontrôlables.
Poutine prend ainsi la responsabilité du déclenchement de la guerre et de l'embrasement de l’ensemble de la région. L'Ukraine vient de décréter la loi martiale.
C'est un échec pour tous car la sécurité de l’Europe, de l’Ukraine et de la Russie sont indissociables.

Le président russe s'enfonce dans l'ultranationalisme et avec son gouvernement et ses soutiens, il porte la responsabilité militaire -- au mépris absolu des instances multilatérales et du droit international -- de cette guerre.

La responsabilité collective revient aussi à tous ceux qui ont nourri le feu de la confrontation aux portes de la Russie en laissant entendre que l’Ukraine pouvait intégrer l’OTAN.
Ce désastre pouvait être évité. L'histoire jugera ; dans l'immédiat, il est indispensable de protéger les populations civiles des deux côtés de la ligne de front.
Le terreau que cette guerre offre aux nationalistes, aux extrémistes de tous bords, en Russie, en Ukraine, en Europe, qui poussent à la guerre, à la haine, à la soif de vengeance est inquiétant.
La France ne peut pas prendre part à ce conflit, ni directement, ni indirectement par l'intermédiaire de livraisons d'armes.

La France trouvera des appuis en Europe et dans le monde pour engager sans délai, sous égide de l'ONU, une initiative paneuropéenne extraordinaire, en toute indépendance de l’OTAN et des États-Unis, pour remettre toutes les parties autour de la table de négociations.
Il est nécessaire de porter fermement l’offre d’une conférence européenne de coopération et de sécurité collective incluant la Russie, pour parvenir à un règlement politique du conflit sur la base du contenu des Accords de Minsk et des principes de sécurité collective.
Le PCF est solidaire de toutes les forces de paix, en Ukraine, en Russie et en Europe qui se lèvent contre la guerre. Nous prendrons toute notre place dans les initiatives pour la paix qui pourront être prises dans les prochains jours.

Fabien Roussel, candidat à l'élection présidentielle,


 

Le 24 février 2022.

J’aime
Commenter
Partager

« Si rien n’est fait… », l’éditorial de Sébastien Crépel dans l’Humanité.



Il y a quelque chose de pourri au royaume de la finance. Et, comme dans le Danemark du prince Hamlet, on pressent que cette gangrène annonce la tragédie à venir. Personne ne sait quand ni comment les bulles financières qui planent au-dessus de la tête des peuples éclateront, mais il est sûr que cela surviendra, parce que la frénésie spéculative ne peut pas durer éternellement déconnectée de l’économie réelle. Mercredi, à Wall Street, le groupe automobile américain Tesla «pesait» 730 milliards deuros. Cela représente un siècle et demi de ses bénéfices, 20000 % de plus depuis son entrée en Bourse, en 2010, 75 fois la capitalisation de Renault, qui produit bien plus de véhicules. De la folie pure.

Si rien n’est fait pour arraisonner les marchés, le krach qui menace ne punira pas d’abord ceux qui ont péché par leur avidité sans limite: ce sont les travailleurs qui paieront le prix du banquet des riches, par un coup de frein brutal sur lactivité. La précédente crise de 2008-2009 fait office d’étalon pour la prochaine. À cette différence que les facteurs en jeu sont sans précédent connu. Il y a presque quinze ans, l’étincelle était venue des «subprimes», ces prêts immobiliers hypothécaires américains. Aujourd’hui, le risque est partout: dans les valeurs technologiques, dans la dette des étudiants aux États-Unis, dans les matières premières et l’énergie Et dans la dépendance des marchés à la perfusion de liquidités des banques centrales.

Ce problème devrait mobiliser tous les candidats à l’élection présidentielle. Ceux qui ne font pas priorité de l’évitement de la catastrophe annoncée ne sont pas dignes de confiance. Entre les autres, le débat doit s’approfondir, car toutes les solutions ne se valent pas. Celles que porte Fabien Roussel méritent d’être connues: une réorientation radicale de la Banque centrale européenne, la nationalisation des grandes banques et assurances, une réforme fiscale qui pénalise la finance, la création dun fonds qui draine l’argent vers les services publics et l’emploi et non vers le capital… Une base solide pour écrire une autre fin à la pièce en train de se jouer.