vendredi 25 février 2022

« Tropisme », le billet de Maurice Ulrich.



À peine avait-on cru quelques heures, le week-end dernier, à une vraie désescalade que Vladimir Poutine proclamait l’indépendance des deux territoires russophones de l’Ukraine. Joueur d’échecs, le président russe avait adopté la stratégie de l’élastique. Feindre de reculer pour mieux se relancer. Patrick Besson dans sa chronique du Point n’y croyait pas, qui ironisait encore la semaine dernière sur «la légende de Vladimir le terrible, Vladimir the Terrific pour les pays anglo-saxons», qui, après l’Ukraine, allait envahir la Roumanie, puis la Bulgarie, puis l’Autriche, la Suisse, l’Allemagne et enfin la France, l’Espagne, le Portugal, ne dédaignant qu’Andorre et Monaco, pour enfin se consacrer à son nouveau projet, «linvasion de la planète Mars». À vouloir embrasser tous les possibles, écrivait Vladimir Jankélévitch, «lironie nembrassera que des fantômes». Le tropisme poutinien de Patrick Besson ignorait le spectre de la guerre. Concédons qu’il n’était pas le seul. Poutine n’est pas sur Mars, mais les troupes russes bombardent l’Ukraine. On a du mal à sourire.

 

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