Après plusieurs semaines de tensions, ce que nous
redoutions est arrivé. L’armée russe est entrée en territoire ukrainien sous
des raisons fallacieuses et illégitimes. Les armes ont donc parlé et, avec
elles, la guerre. La guerre qui détruit les vies et ouvre des plaies qui ne se
referment jamais. La guerre est là, en Europe, près de chez nous, encore plus
présente et visible dans notre société de l’information en continu. On peut
évidemment déplorer une escalade progressive des tensions, trouver une
filiation historique à un ensemble de promesses non tenues et des accords de
Minsk non appliqués, qui ont alimenté rancœurs, méfiances, haines et coups de
force.
Néanmoins, Vladimir Poutine et son gouvernement sont
les uniques responsables car ils ont décidé de porter leur pays dans une œuvre
criminelle et destructrice. C’est le peuple ukrainien qui va en payer le plus
lourd tribut dans l’immédiat. D’ailleurs, l’Ukraine se relèvera-t-elle de ces
dépeçages territoriaux successifs et de cette agression insupportable et
dangereuse qui fait peser de graves menaces sur toute une région ?
Cette invasion est le symptôme de notre monde : celui d’un désordre
international violent et destructeur. Dans un capitalisme débridé et de
concurrence sauvage, c’est l’issue belliqueuse et nationaliste qui prévaut sur
tout. C’est d’ailleurs tout l’argumentaire cynique du dirigeant russe.
L’ONU devait se réunir jeudi soir, mais le G7 et l’Otan,
organisation belliciste et obsolète, avaient déjà pris un train de sanctions
contre Moscou, pourtant inefficaces depuis 2014. Pire, elles renforcent
l’ultranationalisme de Poutine. Dans l’immédiat, c’est l’urgence humanitaire
qui doit prévaloir. À ces milliers, peut-être ces millions d’Ukrainiens et
d’Ukrainiennes qui fuiront les bombardements, nous devons assistance. C’est là
la première action européenne à porter.
Il faut ensuite retrouver immédiatement les voies du
cessez-le-feu et du dialogue. La France doit porter cela au sein de l’ONU, en
mettant tous les acteurs autour de la table. Un mouvement populaire doit se
lever pour refuser la guerre totale et imposer la paix. Non pas comme un simple
mot, mais comme un projet politique qui demande des efforts considérables de
toutes parts pour en créer, par l’action politique et diplomatique, les
conditions réelles. C’est à ce prix que nous arrêterons au plus vite cette
guerre.
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