Le 24 février 2022, l’horreur frappait de nouveau en
Europe. Avec l’invasion de l’Ukraine par Poutine et le cénacle des oligarques
russes, c’est un crime contre la paix et contre l’intégrité territoriale d’un
Etat, au mépris du droit international, qui a été perpétré.
Rien ne peut justifier cette guerre, pas même les
erreurs et provocations occidentales avec l’élargissement de l’OTAN depuis
vingt ans. Disons-le même tout net : le peuple ukrainien a le droit de
résister face l’invasion lancée par le maître du Kremlin. Ce dernier s’est
inventé une légitimité à envahir son voisin pour restaurer un passé mythifié et
se trouver un débouché économique dans la reconfiguration géopolitique en
cours.
Cette guerre signifie avant tout le chaos, la mort et
la destruction. 300 000 personnes ont déjà succombé sous les rafales des
balles et les tirs des obus. Des millions d’Ukrainiens, femmes et enfants, ont
été contraints à l’exil. Les dégâts matériels sont considérables.
Les jeunesses des deux pays, véritable chair à canon, prisonniers de combats
durs et féroces, n’ont rien à y gagner, sauf à y perdre leurs vies et à ajouter
du malheur au désastre. Une génération d’Ukrainiens et de Russes risque de
nourrir ressentiments et haines pendant des décennies.
Tout semble indiquer que le conflit pourrait durer longtemps. L’accord pour
livrer plus d’armes à l’Ukraine le prouve. Demain des chars et après-demain des
avions ? Toujours plus destructrices, ces livraisons n’entraineront que
plus de chaos, de morts et de fracas.
Alors quelle autre solution ? Il n’est pas
possible de « parier » sur une prolongation du conflit en Ukraine.
Les va-t-en guerre de plateaux nous accusent déjà de céder à l’envahisseur russe.
Il n’en est rien. La lucidité et l’esprit de responsabilité nous imposent de
trouver des solutions politiques.
Tous les efforts diplomatiques doivent être déployés pour obtenir un
cessez-le-feu d’abord puis construire un plan de paix, respectant l’intégrité
territoriale de l’Ukraine, sous l’égide l’ONU et des grandes puissances (y
compris non occidentales). Les quelques espaces de négociation entre Russes et
Ukrainiens ouverts en 2022, sur le blé et les échanges de prisonniers, montrent
que rien n’est jamais fermé. Ce conflit doit être le prélude à bâtir une
nouvelle architecture de sécurité collective en Europe, seul à même de
construire durablement la paix. C’est à ce prix que les plaies ne resteront pas
béantes pendant des générations.
Les relations internationales se tendent dangereusement comme l’illustrent les
2 113 milliards dépensés en armes en 2021. Un mouvement mondial pour la
paix doit également se lever pour l’Ukraine et les autres théâtres de guerre
dans le monde. Pas celui d’un pacifisme béat qui reviendrait à ne pas agir mais
celui d’une voix forte pour imposer la paix et le désarmement comme projet pour
l’humanité. Partout où les combats sévissent dans le monde, ce sont les peuples
qui en paient le prix fort, renforçant les intégrismes et nationalismes
toujours plus belliqueux. L’arme nucléaire étant une menace toujours aussi
effrayante aux mains d’autocrates, il faut œuvrer à son élimination.
Les besoins sociaux immenses (dans la formation, la santé) et le changement
climatique et avec lui ses défis colossaux pour nos sociétés et le vivant dans
la gestion des ressources, nous imposent urgemment à changer de logiciel.
Partout, nous devons coopérer et partager les savoirs, les pouvoirs et les
richesses. Le prix de la paix et des communs reste le pari le plus juste pour
notre avenir.
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