LE MOUVEMENT SOCIAL A GAGNÉ LA PREMIÈRE BATAILLE, CELLE DE L’OPINION.
70 % DES FRANÇAIS RESTENT OPPOSÉS À CE PROJET.
Sommés par l’Élysée de se faire rares dans les médias
pour éviter toute bourde supplémentaire, les macronistes peinent à ferrailler
dans l’hémicycle de l’Assemblée, ne disposant que de deux arguments d’autorité
dans leur boîte à outils : « la réforme ou la
faillite » et « ce n’est pas la rue qui gouverne ». D’une folle originalité, donc. De Pompidou à Raffarin,
de Valls à Sarkozy, cette ineptie, frappée au coin du bon sens d’un pouvoir qui
bute sur la volonté du peuple de ne pas se laisser dépouiller de ses
droits , fait des émules en Macronie. Avec des variantes : « Ce n’est pas la rue qui fait la loi. » Le
Parlement non plus, d’ailleurs, ne fait plus la loi, entre 49.3 et recours aux
ordonnances. Alors qui ?
Le monarque républicain bien sûr, enorgueilli du
suffrage universel, qui explique aux opposants à sa « réforme » des retraites qu’il faut « respecter la
démocratie ». Mais celle-ci n’est rien
sans la rue, cette Agora où tant de
fois depuis la Révolution, le
peuple français a battu le pavé pour conquérir sa
souveraineté. Comme il n’y a pas de République
sans justice sociale, il n’y a pas de démocratie sans participation continue des citoyens.
Le soir de son élection face à Marine Le Pen, Emmanuel
Macron affirmait ceci : « Je sais aussi que nombre de nos compatriotes ont voté ce jour pour moi non pour soutenir les idées que je porte mais pour faire barrage à celles de l’extrême droite. Et je veux ici les
remercier et leur dire que j’ai conscience que ce vote m’oblige pour les années
à venir. » Nous y sommes, moins d’un an après une élection
où seuls 20 % des inscrits ont choisi de voter pour son programme.
Oui, ce vote « l’oblige » et le président serait bien inspiré de s’en souvenir.
Le pari de la mobilisation de samedi, qui a permis d’élargir encore les cortèges, est réussi. Le mouvement social a gagné la première bataille, celle de l’opinion. 70 % des Français restent opposés à ce projet. Emmanuel Macron en appelait à « l’esprit de responsabilité » des syndicats. C’est aux manifestants désormais d’appeler le
locataire de l’Élysée à retrouver la raison… et la mémoire. Avant le
7 mars.
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