L’emballement belliciste est à son comble. Combien de
souffrances le peuple ukrainien devra-t-il encore endurer avant que la raison
l’emporte sur les visées hégémoniques pour mettre enfin un terme à cette guerre ? Loin de
toute naïveté, c’est peut-être la seule question qui vaille d’être posée avant qu’il soit trop tard.
Depuis l’agression russe contre l’Ukraine décidée par un Vladimir Poutine aux
ambitions impériales, chaque jour qui passe est un jour de trop. Trop de morts,
trop de vies brisées et des haines, des divisions attisées que le temps pourra
difficilement guérir. Sur le plan des relations internationales, on peine
encore à mesurer combien cette injustifiable invasion a fragilisé le respect de
l’intégrité territoriale des États. Les violations du droit international
laissent toujours de funestes traces. La guerre en Irak et en Libye hier,
l’Ukraine aujourd’hui, et après ?
La politique de la terre brûlée choisie par Moscou,
qui pourrait encore intensifier ses manœuvres militaires, conforte les va- t-en-guerre
de l’Otan et leurs alliés, qui se soucient bien peu du sort des populations.
À leurs yeux, il ne peut y avoir d’issue à la guerre sans un écrasement
total de la Russie. Cette stratégie mortifère mène à l’impasse les peuples.
Elle n’a pas soulagé les Ukrainiens du fardeau de la guerre. Elle a servi de
prétexte au dangereux virage militariste pris en Europe. Des milliards d’euros
sont engloutis dans des engins et des armes de destruction massive. Cette
surenchère est une aberration qu’il faut stopper, sauf à précipiter une partie
du globe dans les tranchées. Avec l’ombre du cauchemar nucléaire…
Le conflit en Ukraine rebat les cartes sur notre
continent et dans le monde ; il a accéléré de grandes tendances déjà
sensibles. Les leaderships occidentaux d’hier sont de plus en plus contestés
par des puissances émergentes qui refusent de s’aligner et font entendre une
autre voix. Certes, elles jouent, elles aussi, la partition de leurs propres
intérêts. Mais cette mondialité reconfigurée peut aussi offrir l’opportunité
pour un nouveau dialogue, de nouveaux rapports entre les nations. Le chemin de
la paix est le plus dur, le plus long, il est chaotique, mais il est le seul
viable.
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