lundi 23 janvier 2023

« Lumières », le billet de Maurice Ulrich.



Certains éditorialistes ont une vocation de visionnaires, l’impérieux désir d’éclairer les masses inconscientes et les esprits bornés – sans jeu de mots –, pour aller vers les hautes sphères de la pensée. Éric Le Boucher, dans les Échos, est de ceux-là. En plus, écrit-il, de remplacer les citoyens par des victimes, la caractéristique du débat français, c’est «son rétrécissement». Le discours se focalise sur le «devant ma porte», la gauche ne sait plus par quoi remplacer le capitalisme, la lutte des classes devient «sauver ce que chacun peut». Quel dommage! Et donc, poursuit-il, «comment rouvrir les fenêtres sur les autres, réaffirmer le besoin du monde et dune pensée universelle, réarmer une pensée critique chez nos concitoyens, bref: comment rallumer les Lumières?» Là on se sent prêts, sinon à le suivre, au moins à partager ses aspirations. Mais voilà le symptôme même de ce rétrécissement. Les retraites. «La France aime les retraites, parce quelle na pas davenir.» Tout ça pour ça. C’est lumineux.

 

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