« Consolation », le billet de Maurice Ulrich.

Depuis le Moyen Âge et jusqu’au XIXe siècle, les rois de France et d’Angleterre guérissaient les écrouelles, c’est-à-dire les plaies purulentes des malades, par la simple imposition des mains. Normal, ils étaient rois et investis par Dieu lui-même. Emmanuel Macron a sans doute estimé qu’il était en son pouvoir de président de la République de consoler Kylian Mbappé en descendant lui-même sur la pelouse. Plus forte que l’imposition des mains, la parole présidentielle pour consoler les Bleus, bien sûr, mais prendre aussi sur lui le malheur de toute la France. Lundi matin encore, des supporters confiaient qu’ils n’avaient même plus le cœur à se rendre au travail. On pense à une cellule d’assistance psychologique. Le président ne peut pas tout. Sinon, le Qatar n’est pas du tout content de l’Assemblée européenne, qui veut interdire son accès à ses représentants, au moins pendant l’enquête sur l’affaire de corruption en cours. Comment peut-on en vouloir à un petit pays qui n’a pour lui que ses dollars mais qui a pourtant organisé une coupe du monde aussi réussie ?