lundi 14 novembre 2022

« Bizarre », le billet de Maurice Ulrich.



C’est quand même un peu fort. Appelé à superviser le CNR, le Conseil national de la refondation voulu par Emmanuel Macron avec la même efficacité que le commissariat au Plan qu’il dirige, François Bayrou a réuni, la semaine passée, les parlementaires de la (relative) majorité présidentielle pour les inviter à faire vivre le machin, pardon, la machine. Et là, une députée Renaissance du Nord, Violette Spillebout, raconte: «Il veut que nous cassions les codes, que nous ayons des idées, mais, jusquici ce nest pas facile.» On comprend. Et quelles idées, d’ailleurs? Pour quoi faire? Pour élaborer des lois, ­retenir des amendements aux projets en cours, être à l’écoute des aspirations et des revendications des gens, débattre sérieusement des propositions de l’opposition… Faire vivre le Parlement, en somme. Car, pour le machin, pardon, la machine, ce n’est pas gagné. François Bayrou, ­témoigne un autre député, «nous a donné son numéro de portable pour que nous lui transmettions les bonnes idées. Il faut bien reconnaître que cela nous a paru bizarre». Bizarre, en effet.

 


 

 

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