vendredi 2 septembre 2022

« Psychanalyse », le billet de Maurice Ulrich.



Comment un membre de l’Académie française qui, lors de son discours de réception, faisait l’éloge de la vertu, peut-il faire l’éloge du mensonge, au moins du refus de la vérité? Pour l’écrivain et journaliste Jean-Marie Rouart, dans une tribune, la mise en place d’une commission historique franco-­algérienne pour une ouverture anticipée des archives de la guerre d’Algérie, annoncée par Emmanuel Macron, relèverait de «la psychanalyse»: «Quelle ambition morbide de notre président de vouloir faire ­visiter aux Français le musée des horreurs» pour «le psychodrame dune illusoire vérité ­historique». Quel intérêt «de fouiller dans ces charniers»? Peut-être, déjà, se ­sou­venir des victimes, pour que leurs proches et descendants sachent, pour que la ­mémoire collective prenne en compte l’histoire dans ce qu’elle a de plus lourd, pour plus ­d’humanité, en toute conscience. ­Jean-Marie Rouart s’est battu jadis pour tenter d’innocenter deux accusés. Que lui est-il arrivé? Est-ce le même? On craint que la psychanalyse, à ce stade, ne soit ­impuissante.

 

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