Le vent qui souffle sur l’Iran est une bouffée
d’oxygène. Les Iraniennes et les Iraniens sont là pour nous rappeler que, sous
les cendres de l’oppression, la braise de la liberté ne s’éteint jamais
complètement. À travers la remise en cause du voile obligatoire et de
l’incroyable surveillance généralisée dont la population fait l’objet depuis
des décennies, c’est tout un régime qui est contesté.
Nous ne sommes plus en 1979 et une part croissante de
la population iranienne, sans doute désormais très majoritaire, veut pouvoir
vivre selon ses choix. Le slogan « Femmes, vie, liberté » scandé par les manifestantes et manifestants exprime à la fois les
aspirations au respect des femmes, notamment de leur volonté de porter ou non
le voile, mais aussi d’en finir avec un quotidien où la violence et la mort
rôdent au coin des rues dès que le régime se durcit. On peut aussi y lire les
aspirations sociales d’un peuple dont les privations quotidiennes s’apparentent
à de la survie. Le nombre record de conflits sociaux ces dernières années en
témoigne. La largesse d’un mouvement qui touche tout le territoire et qui mêle
les femmes, bien sûr, mais aussi des hommes, des jeunes et des générations
qu’on tente de faire taire depuis si longtemps est un signe de la crise
profonde que traverse le pays. La réponse des dignitaires iraniens en est un
autre.
Évidemment, avec près de 100 morts, la coupure
d’Internet et les intoxications du gouvernement, la répression est violente.
Mais le triste souvenir des manifestations de novembre 2019, où 300 manifestants
avaient été tués en quelques jours seulement, nous rappelle que le régime est capable de bien pire. Les gardiens de la révolution, le fer de lance de la répression, ne sont
pas encore totalement entrés en action. Pour éviter d’en arriver là, le soutien
de la communauté internationale sera décisif. Les voix doivent donc se
multiplier pour forcer le régime à écouter son peuple et ne pas laisser
étouffer dans le sang ce cri de liberté.
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