Il y a un an, dans la précipitation, l’armée
états-unienne pliait armes et bagages. Les talibans revenaient au pouvoir en
Afghanistan, après en avoir été évincés en 2001 à la suite des attaques
commises contre le World Trade Center par al-Qaida, dont le leader Oussama Ben
Laden fut un temps aidé par Washington dans sa lutte contre les Soviétiques.
Une capilotade pour les États-Unis. Un brutal retour en arrière pour les
Afghans.
Peu nombreux furent ceux qui, en 2001, s’opposèrent à
George W. Bush. Inspiré par les néoconservateurs, celui-ci lança une
gigantesque offensive contre « l’axe du mal ». En 2003, les États-Unis envahissaient l’Irak, pays
qui n’a jamais retrouvé la paix depuis. C’est dans
cette nation que des djihadistes ont pu trouver un sanctuaire pour fonder
Daech.L’interventionnisme à tous crins pour exporter la démocratie n’est pas le
fait des seuls néoconservateurs. En 1999, ce sont un démocrate, Bill
Clinton, et des gouvernements européens – pour beaucoup de centre
gauche – qui, avec l’Otan, bombardèrent la Yougoslavie. En 2011,
c’est le « gaulliste » Nicolas Sarkozy qui orchestra l’attaque contre la Libye de Kadhafi ; le pays est toujours en proie à une guerre civile, tout comme le Mali, où l’intervention
décidée en 2013 par le socialiste François Hollande n’a rien réglé. À chaque fois, les
questions humanitaires sont invoquées. Mais désormais, c’est un grand arc de
crise qui s’étale du Moyen-Orient jusqu’en Afrique de l’Ouest. Et à vouloir
exporter la démocratie par la guerre, les dirigeants occidentaux n’ont réussi
qu’à importer sur leur sol le terrorisme.
À ce jeu, les pays occidentaux ont perdu de leur
superbe. En témoigne leur difficulté à faire adopter des résolutions contre la
Russie à l’Assemblée générale des Nations unies à la suite de l’invasion de
l’Ukraine. La politique de force des pays industrialisés, qui s’est accompagnée
de la négation de la souveraineté des autres États, s’avère inefficace et
fautrice de guerre. La démocratie ne s’exporte pas. Elle est la création des
peuples, sur le temps long. Seules la diplomatie et la coopération créent du
lien et de l’échange d’idées. Visiblement, les États-Unis n’ont tiré aucune
leçon de leur déroute en Afghanistan.
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