La Cour de cassation vient de planter un nouveau clou
dans le cercueil du Code du travail. Dans un arrêt attendu, la haute
juridiction a validé, mercredi, le funeste « barème Macron » qui, en cas
de licenciement abusif, plafonne les indemnités que le salarié peut réclamer aux prud’hommes. Les espoirs des
organisations syndicales, qui ferraillent depuis cinq ans contre cette mesure
emblématique du premier quinquennat, ont été douchés. Tout comme ceux des
milliers de salariés victimes de cette logique unilatérale de « sécurisation des entreprises », défendue aveuglément par le
chef de l’État, toujours au détriment des travailleurs les plus fragiles.
Voté par ordonnance dès septembre 2017, ce barème a
été taillé sur mesure pour les employeurs. Ils peuvent anticiper le montant des
sanctions maximales en cas de licenciement sans cause réelle et sérieuse. Un
outil « pro-business » pour
faciliter le turnover, « flexibiliser » la masse salariale et l’adapter aisément au
diktats du marché. Pour le
patronat, c’est tout bénef. Pour la justice sociale, on repassera.
Ce système de plafonnement, qui varie en fonction de l’ancienneté, désavantage
les salariés embauchés depuis peu. Dans leur cas, le montant des indemnités est
bien plus faible qu’auparavant – parfois inférieur au préjudice. Et les
dissuade de batailler aux prud’hommes en engageant des frais d’avocat. Résultat : le nombre
de contentieux est en chute libre et les petits dossiers ont déserté les procédures.
Face à ce déséquilibre flagrant, des cours d’appel ont
estimé que les juges devaient déroger au barème et apprécier en fonction du
contexte si l’indemnité perçue était « adéquate », comme le réclame l’Organisation internationale du travail. Las, la Cour
de cassation a cédé à la pression du patronat. Une décision clairement orientée
qui va jusqu’à dépeindre le « cas par cas » – principe même de la justice – comme une « atteinte à l’égalité des citoyens devant la loi » … Le combat va se poursuivre. Et se jouera dès les législatives, où
la proposition d’abrogation des ordonnances travail, portée par la Nupes,
pourrait réparer dans les urnes les dégâts d’un quinquennat antisocial.
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