jeudi 28 avril 2022

« Un nouvel espoir », l’éditorial de Cédric Clérin dans l’Humanité.



La gauche a un nouvel objectif: gagner les élections législatives. Le caractère assez inédit des dynamiques à l’œuvre, entre rejet profond du président élu et «front républicain» qui faiblit mais na pas disparu, rend difficiles les projections. Mais, même si la Macronie assure que le prochain scrutin viendra, comme toujours, confirmer le vote d’avril, rien n’est moins sûr. D’abord, parce que la colère à l’encontre du chef de l’État est très forte et qu’une partie de l’électorat a la sensation de s’être fait voler l’élection. Les législatives pourraient être l’occasion de corriger le tir. Une sorte de troisième tour qu’elles n’étaient pas jusqu’alors. Ensuite, parce que les trois blocs sortis des urnes du 10 avril modifient considérablement la donne politique.

Gauche, droite, extrême droite, chacun d’eux a un poids quasiment équivalent. Reste à savoir ce qui va se passer à l’intérieur de chacun. Il apparaît acquis que le parti «Les Républicains» gardera son autonomie en juin et que, si des ralliements souhaités par Macron sont possibles et des accords de désistement «discrets» pourraient exister, il y aura des candidats de droite dans la plupart des circonscriptions. Le RN et le parti Reconquête! de Zemmour devraient aussi se faire concurrence.

Dans ce contexte, que va faire la gauche? Étant donné la force de LaREM et du RN, un front éclaté hypothéquerait gravement les chances de contester la victoire dans nombre dendroits. Si, au contraire, la gauche sunit sur un programme ambitieux, elle pourrait non seulement conjurer la traditionnelle démobilisation de l’opposition, mais elle serait en position de se maintenir dans quelque 300 circonscriptions, contre à peine 160 en 2017. Répondre aux aspirations sociales et écologiques est donc tout l’enjeu d’un accord à gauche susceptible de mettre en échec à la fois une fuite en avant libérale de Macron et la conquête par le RN de dizaines de sièges à l’Assemblée. Si chacun a ses propres responsabilités, il appartient à Jean-Luc Mélenchon, du fait de son score à la présidentielle, de créer les conditions de ce rassemblement. Il détient la clé de ce nouvel espoir.

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire