jeudi 28 avril 2022

« La patate », le billet de Maurice Ulrich.



Enfin une bonne nouvelle. La frite est sauvée, momentanément, mais c’est déjà ça. Alors que l’Ukraine et la Russie assuraient notre approvisionnement en huile de tournesol à hauteur de 80 %, elle vient à manquer, laissant les industriels de l’agroalimentaire dans la panade. Face à la crise, le ministère de l’Économie et des Finances vient de donner son feu vert à des changements d’huile, autorisant même l’anticipation de leur inscription sur les emballages. Attention, il est bien clair qu’il s’agit là de la frite d’usine, laquelle n’a rien à voir avec la frite maison, pour laquelle, rappelons-le, deux bains d’huile successifs – le premier pour blondir, le second pour dorer – sont indispensables. Les restaurateurs qui en servent encore, bien que devenus rares, cherchent eux aussi des solutions de remplacement. On parle de la graisse de bœuf. Ça se discute. Mais, si la frite maison vient à être menacée et si Vladimir Poutine ne se décide pas à mettre dans sa politique l’huile de la négociation, qu’il le sache, on a la patate.

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire