jeudi 10 février 2022

« Ça va bien se passer », le billet de Maurice Ulrich



Calmez-vous. Les mots de Gérald Darmanin, interrogé sur les chiffres de la sécurité par la journaliste Apolline de Malherbe, ont déjà été commentés. On a bien compris. Les femmes s’énervent vite, elles perdent leur sang-froid, comme l’avait déjà dit Nicolas Sarkozy, le mentor de Gérald Darmanin, à Ségolène Royal. On entend très bien le non-dit. L’hystérie, le sang. La deuxième partie de la phrase a moins fait parler. «Calmez-vous, ça va bien se passer.» Mais qu’est-ce qui va bien se passer? Cest ce quon dit à un enfant quand on va lui faire une piqûre. À quelqu’un qui craint une atteinte morale ou physique. Le ça est indistinct, ouvert aux interprétations. Dans la pièce très subtile qu’est Pour un oui ou pour un non, Nathalie Sarraute mettait en scène une brouille entre deux amis après la phrase que l’un avait adressée à l’autre: «Cest bien ça» En psychanalyse, le ça, c’est l’inconscient. Qu’y a-t-il dans le ça de Gérald Darmanin, c’est quoi, ça?

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