Calmez-vous. Les mots de Gérald Darmanin, interrogé
sur les chiffres de la sécurité par la journaliste Apolline de Malherbe, ont
déjà été commentés. On a bien compris. Les femmes s’énervent vite, elles
perdent leur sang-froid, comme l’avait déjà dit Nicolas Sarkozy, le mentor de
Gérald Darmanin, à Ségolène Royal. On entend très bien le non-dit. L’hystérie,
le sang. La deuxième partie de la phrase a moins fait parler. « Calmez-vous, ça va bien se passer. » Mais qu’est-ce qui va bien se passer ? C’est ce qu’on dit à un enfant quand on va lui faire une piqûre. À quelqu’un qui craint
une atteinte morale ou physique. Le ça est indistinct, ouvert aux
interprétations. Dans la pièce très subtile qu’est Pour un oui ou pour
un non, Nathalie Sarraute mettait en scène une brouille entre deux
amis après la phrase que l’un avait adressée à l’autre : « C’est bien… ça… » En psychanalyse, le ça, c’est l’inconscient. Qu’y a-t-il dans le ça
de Gérald Darmanin, c’est quoi, ça ?
jeudi 10 février 2022
« Ça va bien se passer », le billet de Maurice Ulrich
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