Alors que le Pentagone faisait monter la tension dans la crise ukrainienne
en décidant de placer 8 500 hommes en état d’alerte, prêts à se déployer en
Europe avec l’Otan, Joe Biden, dans la soirée de lundi, s’employait à resserrer
les rangs de ses vassaux, entendons par là les principaux dirigeants de
l’Europe. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, le
président du Conseil européen, Charles Michel, le chancelier allemand, Olaf
Scholz, le président polonais, Andrzej Duda, le premier ministre britannique,
Boris Johnson et le président français, Emmanuel Macron. Le secrétaire général
de l’Otan, Jens Stoltenberg, était également des conversations.
Hier, mardi, les forces armées russes lançaient à proximité de l’Ukraine et
de la Crimée de nouvelles manœuvres.À ce jeu où chacun entend montrer ses
muscles, le pire est toujours possible. Un conflit armé serait catastrophique
et les pays européens qui poussent les feux, comme le font la Pologne ou la
Grande-Bretagne, ne semblent pas le mesurer. Sans même en arriver à ce stade,
les conséquences économiques et géostratégiques de cette tension peuvent être
très lourdes pour les peuples.
Il ne fait aucun doute
que la Russie de Poutine fait monter les enchères à sa frontière avec
l’Ukraine. Ce n’est pas une raison pour en ignorer les raisons. En une
vingtaine d’années, la République tchèque, la Hongrie, la Pologne, les pays
baltes, la Roumanie, la Macédoine du Nord et d’autres ont rejoint l’Otan.
L’Ukraine, depuis la « révolution orange » de 2004-2005, voudrait le faire.
Pour les États-Unis, il s’agit bien, dans leur stratégie de superpuissance et
de rivalité avec la Chine, de tenir la Russie en respect, en la pressant à ses
frontières. Il y a quelques jours, Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen
souhaitaient une réunion de toutes les parties prenantes. L’Europe a été tenue
à l’écart des discussions entre les négociateurs russes et américains, pour
être au total appelée à se ranger aux positions des États-Unis et à la
stratégie de l’Otan. Cela ne peut pas durer quand c’est sur son sol que cela se
joue.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire