C’est
ce qu’on appelle un fait divers. Il y a une semaine, un homme âgé a été
retrouvé en hypothermie vers 5 h 30
du matin dans le centre de Paris, rue de Turbigo. Il est mort peu après. On a su qu’il était sorti de chez lui
la veille, vers 21 h 30,
pour une promenade, avant de faire un malaise. Il est resté neuf heures sur le
trottoir. On voit, de plus en plus, dans Paris, des familles entières dans les
rues, des hommes ou des femmes effondrés dans des recoins, des jeunes tant bien
que mal empaquetés dans des couvertures de fortune. On a su que le mort de la
rue de Turbigo était un photographe connu, René Robert. On lui doit de belles
images de danseuses et danseurs de flamenco. Un de ses amis, le journaliste
Michel Mompontet, a dit : « Est-ce
que je suis sûr à 100 % que je me serais arrêté ?
Nous détournons
le regard. Alors, même
si nous sommes pressés,
quand un homme est couché
sur le trottoir, arrêtons-nous
un instant. »
jeudi 27 janvier 2022
« Arrêtons-nous », la chronique de Maurice Ulrich
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