jeudi 27 janvier 2022

« Arrêtons-nous », la chronique de Maurice Ulrich



C’est ce qu’on appelle un fait divers. Il y a une semaine, un homme âgé a été retrouvé en hypothermie vers 5h30 du matin dans le centre de Paris, rue de Turbigo. Il est mort peu après. On a su quil était sorti de chez lui la veille, vers 21h30, pour une promenade, avant de faire un malaise. Il est resté neuf heures sur le trottoir. On voit, de plus en plus, dans Paris, des familles entières dans les rues, des hommes ou des femmes effondrés dans des recoins, des jeunes tant bien que mal empaquetés dans des couvertures de fortune. On a su que le mort de la rue de Turbigo était un photographe connu, René Robert. On lui doit de belles images de danseuses et danseurs de flamenco. Un de ses amis, le journaliste Michel Mompontet, a dit: «Est-ce que je suis sûr à 100 % que je me serais arrêté? Nous détournons le regard. Alors, même si nous sommes pressés, quand un homme est couché sur le trottoir, arrêtons-nous un instant.»

 

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