Quel aveuglement ! Il aura fallu une enquête d’opinion pour que le pouvoir macroniste découvre la lune : la première priorité des Français, c’est de savoir comment ils vont boucler leurs fins de
mois. Voilà le scoop qui vient bousculer les salles de rédaction
des grands médias, s’affolant des « mesures dépensières » du gouvernement en faveur du « pouvoir d’achat ». Cet affreux concept, qui permet à un ministre de
l’Éducation de raconter que les allocations de rentrée scolaire servent « à acheter des écrans plats », masque l’enjeu fondamental de toute politique : la répartition
des richesses au cœur des
conditions de vie, ou de survie, de l’humanité.
C’est précisément cet enjeu que veut esquiver le
président-candidat avec ses « chèques » électoralistes distribués ici où là pour étouffer la colère, pansements sur une jambe de bois, pour ne surtout pas s’attaquer aux profits, ni à l’augmentation
des salaires. C’est pourtant
le mot d’ordre de la journée de grève interprofessionnelle d’aujourd’hui :
augmentation du Smic, des pensions et des minima sociaux, revalorisation des
salaires dans le privé comme dans
le public. L’Élysée pourra découvrir dans nos colonnes combien l’idée s’impose dans la société française : selon
notre sondage, 80 % des Français estiment justifiées les revendications des
syndicats qui appellent à la grève. Et l’idée s’impose partout en Europe.
L’Espagne devrait augmenter le salaire minimum de 3,6 % cette année, le
Royaume-Uni de 7 % au printemps et l’Allemagne, de 25 % en octobre prochain.
Aux oubliettes, et tant mieux, l’argument de la sacro-sainte «
compétitivité » des travailleurs pour justifier de tirer les salaires
vers le bas.
Ce changement de cap majeur de politique économique
chez certains de nos voisins européens ouvre une brèche intéressante. Seul
Emmanuel Macron demeure fidèle à ces vieilles lunes néolibérales et continue
d’expliquer qu’avec lui, « le travail paie mieux ». Pourtant, une étude de l’Institut des politiques publiques démontre que le 1 % des plus riches ont vu leur niveau
de vie augmenter sous son quinquennat, quand les 5 % les plus modestes en sont
les grands perdants. Encore des chiffres posés sur une réalité que le président
des riches ne veut pas voir.
Seul Emmanuel Macron demeure fidèle à ces vieilles
lunes néolibérales et continue d’expliquer qu’avec lui, « le travail
paie mieux ».
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