Le député PCF de Seine-Maritime Sébastien Jumel défendra une proposition de
loi « pour une santé accessible à tous et contre la désertification médicale »
devant l’Assemblée nationale le 2 décembre. « Notre groupe a
décidé de consacrer sa niche parlementaire au droit à la santé. La lutte contre
les inégalités d’accès aux soins est une préoccupation majeure des Français »,
explique-t-il.
Le parlementaire, qui procède en ce moment à des auditions d’associations
de défense de l’accès aux soins, rappelle que près de 7 millions de
personnes habitent à plus de trente minutes d’un cabinet de médecine
généraliste et que l’accès aux médecins spécialistes n’est plus garanti sur
tout le territoire. L’élu estime que la crise traversée par l’hôpital va de
pair avec l’existence de déserts médicaux. « Dans certains hôpitaux, le
taux de postes de médecins non pourvus peut atteindre 30 %. Il est clair que
cela a des répercussions », souligne-t-il.
Densifier le maillage du réseau hospitalier
Selon lui, la fin du numerus clausus, qui limitait l’accès aux études de
médecine, ne suffira pas à elle seule à résorber les déserts médicaux. D’une
part, le manque de places dans les universités conduit à limiter le nombre
d’étudiants en formation et « surtout, il faudra attendre dix à quinze
ans avant que la fin du numerus clausus se traduise par une hausse de médecins
en exercice ». Avec ses collègues, Sébastien Jumel milite pour « l’instauration
d’un droit opposable » à l’accès aux soins pour la population.
Concrètement, il défend la mise en place d’un « conventionnement
sélectif ». Ce dispositif n’autoriserait un nouveau médecin à s’installer
dans une zone à forte densité médicale que si un médecin exerçant déjà dans ce
territoire se retire. « Il s’agit de pousser à l’installation dans les
territoires moins pourvus », explique le député, qui déplore « les
résistances corporatistes » d’une partie des syndicats de médecins à
une territorialisation de l’installation.
La proposition de loi,
qui contient quatre autres articles, défend le principe que le nombre de places
offertes dans les universités corresponde aux besoins en médecins du territoire
concerné. Elle suggère aussi la mise en place « d’un contrat
d’engagement » qui obligerait les futurs diplômés à s’installer dans
les zones les moins denses. Elle préconise une révision des aides à
l’installation et la densification du maillage du réseau hospitalier afin
qu’aucune personne n’habite à moins de trente minutes d’un hôpital.
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