vendredi 3 septembre 2021

L’homme du jour. Roberto Benigni

 


Emilio Meslet

Le clown italien honoré

De lui, on connaît son énergie, cette exubérance clownesque qu’il a si souvent laissé éclater sur les plateaux de télé­vision, où il est parfois décrit comme « l’enfant terrible du cinéma italien ». Federico ­Fellini, avec qui il a tourné La Voce della luna en 1990, disait de lui qu’il était dans la lignée des génies burlesques Harry Langdon et Buster Keaton. C’est bien cet espiègle artiste, aussi impétueux que généreux, que la Mostra de Venise a choisi de célébrer.

Mercredi, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture du festival, Roberto Benigni a reçu un lion d’or d’honneur pour ­l’ensemble d’une carrière débutée au mitan des années 1970. Contrairement à beaucoup d’autres, l’acteur-réali­sateur-scénariste toscan a toujours privilégié la qualité à la quantité : 23 films en quarante­-cinq ans. Mais quels films !

Les maîtres Costa-Gavras, Jim Jarmush, Woody Allen et Matteo Garrone – pour ne citer qu’eux – ont tous filmé une facette de celui qui pourrait personnifier le tragi­comique et la candeur romantique. « La comédie n’est pas un jeu mais un travail sérieux », a-t-il clamé une fois son prix en main.

Une chose qu’on avait bien comprise, en 1998, quand est sorti son chef-d’œuvre de cinéaste, La vie est belle, où il interprétait un jeune Italien juif épris d’une institutrice en plein Holocauste.

 

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