On allait voir ce qu’on allait voir : un ambassadeur rappelé à Paris, un
président et son aréopage outragés par l’attitude de l’ami américain qui
humilie son allié français en vendant à sa place des sous-marins à propulsion
nucléaire à l’Australie au nom d’une guerre qui ne dit pas son nom avec la
Chine… Bref, du Quai d’Orsay aux plus hautes instances de l’État, on promettait
une réponse cinglante face au complot ourdi depuis Washington, Londres et
Canberra. C’est tout vu. La crise diplomatique entre nos deux pays s’est
dégonflée comme un ballon de baudruche. Le communiqué de l’Élysée faisant état
de l’entretien téléphonique entre Joe Biden et Emmanuel Macron dit tout de
l’obséquiosité du second. Sa langue de bois dissimule mal la vassalisation dans
laquelle la France n’en finit plus de sombrer.
Pour tourner la page du scandale des sous-marins, le président français a
marchandé une aide pour se dépêtrer du bourbier sahélien. Quelle illusion ! Il
croit surtout que son homologue lui permettra de relancer son grand rêve d’un
pilier européen au sein même de l’Otan qui serait le gage d’une présence accrue
de l’Union européenne dans la région indo-pacifique. Les promesses n’engagent
que ceux qui y croient. Jamais le Pentagone ne partagera son pouvoir absolu sur
l’Alliance atlantique. Au contraire. Pour protéger le très influent complexe
militaro-industriel états-unien, il tient sa stratégie de la caporalisation des
armées européennes.
Le débat sur la sortie
de l’Otan et de son commandement intégré est légitime. L’explosion des dépenses
militaires, la prolifération des armes nucléaires, la persistance de conflits
meurtriers qui déstabilisent le monde et les relations internationales
devraient pousser la France à revoir son rôle et sa place au sein de cette
organisation héritée de la guerre froide. Les États-Unis, obsédés par leur
rivalité avec la Chine, veulent renforcer cet instrument de dissuasion et de
domination. La Macronie se plie docilement à leurs desiderata. Notre pays
aurait tout à perdre à les suivre dans cette fuite en avant belliciste.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire