En souffrance depuis des années, les acteurs de la psychiatrie attendaient
beaucoup des annonces du Président de la République, en conclusion des Assises
de la santé mentale des 27 et 28 septembre. Avec une hausse de 40% en dix ans
de patients suivis, conjuguée à la suppression de dizaines de milliers de lits
au cours des dernières décennies, le secteur est au bord de l'implosion. La
pandémie de Covid-19 a mis en évidence de nouvelles souffrances liées à
l'isolement, aux angoisses de toutes sortes et aux violences intrafamiliales,
en pleine explosion.
Le constat est accablant puisque pas moins de 12 millions de Français souffrent de troubles psychiques.
Pourtant, alors qu'il avait promis de faire de ces assises « un moment
historique », le président de la République, une nouvelle fois, n'a pas
joint aux belles paroles les actes réclamés haut et fort depuis des années. Et
pour cause, les professionnels de santé, les psychiatres en particulier, n’ont
pas été suffisamment associés à la préparation de ces Assises et aux décisions
qui les ont suivies.
En lieu et place d'un ambitieux plan d'urgence de plusieurs milliards, le
chef de l'Etat s'est contenté de quelques mesures, très loin des enjeux.
L'offre de remboursement des consultations de psychologues, dès l'âge de trois
ans, était très attendue, mais, comme le syndicat national des psychologues le
craignait, elle sera soumise à une prescription médicale, pour un montant
insuffisant de trente euros, passé la première séance remboursée à 40 euros.
La création de 800 postes dans les centres médico-psychologiques, pas plus
que les 800 millions d'euros destinés à la recherche sur la santé mentale ne
répondent pas à l'ampleur de la crise, marquée par des fermetures
exponentielles des structures hospitalières, une véritable misère de
l'ambulatoire et une pénurie des psychiatres et de pédopsychiatres.
C'est la raison pour laquelle les communistes, au sein du mouvement Le
Printemps de la psychiatrie, réclament notamment l’embauche immédiate, sur des
postes de titulaires, des milliers de psychologues qui ont dû renoncer à leur
métier. Cela permettrait de répondre à ces nouvelles demandes et de résorber
les délais d’attente des CMP.
Ils appellent à un véritable débat national, afin que la société toute
entière s'empare des questions de santé mentale. Nous lançons ainsi l'idée d'un
tour de France des secteurs avec des débats ouverts dans les villes, pour
définir les axes d'une grande loi ambitieuse de refondation du secteur de la
psychiatrie.
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