La philosophie politique, le programme et le projet de la République en
marche tiennent en deux mots : Emmanuel Macron. Comment exister quand il n’est
d’ordre de marche que d’en haut ? Top down, comme on dit dans le jargon des
ministères. Il ne faut pas chercher ailleurs les raisons de, comment dire, la
déculottée des candidats macroniens aux récentes élections régionales. La
pyramide repose sur la pointe et alors que la campagne de l’élection
présidentielle est engagée, la seule question qui vaille pour les animateurs et
les élus de la majorité qui tiennent tout de lui, c’est comment faire réélire
Emmanuel Macron.
La politique « autrement » annoncée il y a trois ans se résume ainsi à la
recherche de la meilleure stratégie pour capter des voix, à droite en l’occurrence.
Car le pari de 2017 tient toujours, quand bien même il est plus incertain. Avec
Marine Le Pen face à lui, le président pense encore pouvoir compter sur les
voix qui continueront à refuser, quoi qu’il en coûte, l’élection de la
présidente du RN. En revanche, il entend gagner des points dans l’électorat
conservateur, aussi bien sur les thématiques de l’immigration et de la sécurité
– d’où l’étape de Marseille – que sur le terrain social avec les régressions
attendues par cette partie de l’électorat sur les questions du chômage, des
retraites, avec la petite musique des prestations sociales qui coûtent un
pognon de dingue, etc. C’est détestable et c’est dangereux.
Dans ce cadre, l’éhontée
promotion d’Éric Zemmour est à double tranchant. S’il peut dans un premier
temps prendre des voix à Marine Le Pen, ce qui n’est pas si sûr, il peut dans
un deuxième temps et pour un second tour lui apporter les suffrages de couches
aisées n’ayant pas au premier tour mêlé leurs voix à celles de la « plèbe ».
Plus largement, le déport toujours plus à droite de la politique nationale ne
témoigne pas seulement d’un cynisme destructeur, c’est une machine à étouffer
et dévoyer les attentes populaires, une machine de lutte de classes. Un peu
d’air à La Courneuve, ça ne fera pas de mal.
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