Sur les huit premiers mois de l’année, le «marché» mondial des fusions-acquisitions a déjà atteint des records. Le capitalisme globalisé poursuit sa course folle.
Et pendant ce temps-là, à bas bruit, comme
si de rien n’était, la cynique mécanique du capitalisme globalisé poursuit sa
course folle vers la financiarisation à outrance. Nous ne sommes ni
plongés dans la lecture d’un roman de John Grisham, ni dans le visionnage d’un
célèbre film d’Henri Verneuil. Nous ne parlons là que du réel, avec sa logique
glaçante. Lisez plutôt: sur les huit premiers mois de l’année, le «marché»
mondial des fusions-acquisitions a déjà atteint les 3 600 milliards de
dollars…
La pandémie et la crise planétaire n’y ont
rien changé. Les chiffres donnent le vertige, même aux spécialistes du genre
comme Cécile Ratcliffe, nommée début septembre directrice générale de Citigroup
pour la France, qui s’exclame: «Je n’ai jamais vu une activité aussi
extraordinaire!» Le choix des mots. Et pour cause. Non seulement ce
montant dépasse de très loin celui observé l’an dernier sur la même période
(1 820 milliards d’opérations), mais il surclasse également les volumes
moyens sur la période 2015-2019 (2 456 milliards). Faiblesse des uns,
puissance absolue des autres. Nous allons donc vivre l’année record du Monopoly
mondial…
Les méthodes, nous les connaissons par
cœur. Soit fusionner, en rachetant en vérité un concurrent, ce qui permet à une
entreprise d’augmenter sa part de marché sans aucun investissement en
«interne». Soit conquérir agressivement pour récupérer les savoir-faire et les
brevets sans avoir à les développer, ce qui génère de la croissance. Des
groupes concentrent ainsi les profits afin de retrouver le chemin de la
rentabilité. À la clef, combien d’emplois sacrifiés? Combien de
restructurations?
La France n’est pas à l’écart. Depuis des
mois, les fusions se multiplient : Peugeot et Fiat Chrysler, Alstom et
Bombardier, Faurecia et Hella, Adecco et Qapa, etc. Cette concurrence tue
l’emploi et casse ce qu’il reste du tissu industriel, alors qu’un partage des
coûts et des productions sans dépense en capital paraît un doux rêve
d’idéalistes aux yeux des maîtres de la finance. Plusieurs débats de la Fête de
l’Humanité ont pourtant démontré que le chemin de la «coopération» était
possible. D’où notre colère encore plus vive.
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