« Une amnistie pour tous, des droits pour les femmes, dont celui de
recevoir une éducation et de travailler, des médias indépendants et
libres, et la formation d’un gouvernement inclusif. » À écouter
Zabihullah Mujahid, un des porte-parole des talibans, ces derniers ne seraient
pas plus infréquentables que les Saoudiens, les Qataris ou nombre d’autres
régimes dans le monde. Mais les informations qui arrivent du pays montrent une
tout autre réalité. À Jalalabad, les talibans n’ont pas hésité à tirer sur des
manifestants qui brandissaient un drapeau afghan. Les journalistes ne peuvent
plus faire leur travail. Et les témoignages montrent que les femmes subissent
le même traitement qu’il y a vingt ans. Rien de surprenant, en vérité, puisque
le même Zabihullah Mujahid disait également : « Sur l’idéologie, et les
croyances, il n’y a pas de différence » avec les talibans du
XXe siècle. Or, l’idéologie des talibans, leur vision archaïque d’un islam
rigoriste, sectaire et fanatique, ne peut s’appliquer sans les exactions qu’ils
commettent aujourd’hui.
Ce qui a changé, c’est que désormais ces fondamentalistes religieux savent
utiliser Twitter et les réseaux sociaux. Ils comptent sur cet affichage
« moderne » pour faciliter le dialogue, notamment avec ceux qui n’auront pas
d’autres choix que de discuter. Iran, Pakistan, Chine, et même Russie doivent
gérer des zones frontalières et ont tout intérêt à une stabilité de la région.
Sans oublier que les premiers à avoir ouvert les discussions sont les
Américains qui ont négocié l’accord de février 2020 sur le retrait des troupes
américaines et la promesse de ne pas faire du pays une base pour les
djihadistes internationaux.
Les Afghans qui se
pressent à l’aéroport de Kaboul ne sont pas dupes quant à ces talibans 2.0. Et
plutôt que de s’inquiéter uniquement des futurs « flux migratoires » et
des risques sécuritaires, les Occidentaux devraient organiser l’accueil de
toutes celles et tous ceux qui le souhaitent.
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