Le développement du secteur des véhicules électriques, qui devrait
entraîner la disparition à terme des moteurs thermiques, est un véritable cas
d’école. Derrière l’argument légitime de la lutte contre les émissions de gaz à
effet de serre, les constructeurs, en France et dans le monde, voient d’abord
et surtout l’aubaine de renouveler l’ensemble du parc automobile avec, à la
clef, de juteux bénéfices. Ces mêmes constructeurs espèrent bien empocher des
aides d’État pour moderniser leurs lignes de production. Du reste, ils n’en ont
cure.
Comment produire une voiture électrique en s’assurant que son impact
environnemental sur son cycle de vie complet est effectivement meilleur que
celui d’un véhicule thermique ? Comment faire pour que les ouvriers et
ingénieurs puissent s’adapter à de nouvelles productions ? Comment garantir sur
l’ensemble du territoire l’existence de points d’approvisionnement afin que
ceux qui ont le plus besoin de leur véhicule ne soient pas pénalisés ? Comment
développer en même temps des réseaux de transport en commun et de fret
permettant de limiter dès maintenant le recours aux moteurs thermiques ? Quels
moyens et quelle recherche-développement pour inventer le développement d’une
filière de recyclage pour les batteries ? Etc. Toutes ces questions
n’intéressent pas les industriels sauf dans les messages publicitaires bien
sûr…
La problématique
environnementale ne peut être réduite à un simple argument de renouvellement du
parc automobile. Le pouvoir politique doit impulser une modernisation
responsable et soutenable pour l’ensemble de la filière. Laisser l’avenir de la
mobilité électrique dans les seules mains des constructeurs, c’est regarder
l’avenir par le petit bout de la lorgnette. La voiture électrique est loin
d’être une simple question de technologie. Elle est la démonstration de la
pertinence d’un État stratège qui ne soit pas obnubilé par les résultats
financiers et les dividendes à verser aux actionnaires.
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