Le secrétaire national
du PCF, Fabien Roussel, a lancé mardi un périple de 50 jours le long du
littoral français. Une campagne de terrain qui s’achèvera dans le nord du pays.
Marseille (Bouches-du-Rhône), envoyé spécial.
« Les jours heureux, c’est du bonheur, ne l’oublions pas ! » Sous
le soleil de la plage de l’Estaque à Marseille, Fabien Roussel lance sa
campagne de façon originale. La « Caravane des jours heureux », une camionnette
aux couleurs de la campagne du secrétaire national du PCF, a pris son départ le
6 juillet dans la cité phocéenne. Un périple de 50 jours,
4 068 kilomètres et 43 étapes attend ce convoi tout au long des côtes
françaises. « C’est un long chemin qui va nous conduire jusqu’au mois
d’avril 2022 », insiste le dirigeant communiste.
Tout au long de ce parcours, les militants et le candidat du PCF iront
ainsi à la rencontre des vacanciers sur les plages, des habitants des villes
qu’ils traverseront, et des travailleurs saisonniers en cet été de
déconfinement. « Les gens, qu’ils votent ou qu’ils soient
abstentionnistes, ont surtout besoin que ça change et nous voulons leur dire
que c’est possible. » Devant la petite foule qui commence à se
rassembler, le candidat communiste à la présidentielle de 2022 insiste sur
l’abstention qui a marqué les derniers scrutins. « La start-up nation
d’Emmanuel Macron nous explique que le vote électronique pourrait résoudre
plein de choses. Mais ce n’est pas le vote physique qui dégoûte les gens. C’est
par exemple les Français qui n’ont pas été écoutés après leur vote au
référendum de 2005 contre le traité constitutionnel européen. Ce sont les
salariés qui perdent leur travail parce que leur entreprise délocalise à
l’étran ger. »
La jeunesse, l’une des priorités de la campagne
Le message est donc clair pour Fabien Roussel : « Nous voulons
parler de tout ça avec les abstentionnistes. Nous voulons leur dire que nous,
nous sommes des gens de parole. » Le dirigeant du PCF veut également
confronter les propositions de son parti aux aspirations populaires, telles que
l’augmentation du Smic de 20 % tout de suite, la retraite à 60 ans à
taux plein, ou encore « la création d’un ministère de l’évasion
fiscale ».
Olivier Marchais, « l’artisan discret de cette caravane d’été », ainsi
que le présente Fabien Roussel, se dit satisfait de ce lancement. « Le
6 juillet est un jour heureux pour moi, reconnaît-il. Il
y a du monde, une couverture médiatique, nous avons une petite fenêtre. » Il
souligne que les villes et les fédérations du PCF ont eu envie d’accueillir la
caravane. « Ce sont les militants locaux qui accueillent et on s’appuie
sur cette force. » Elle suscite un engouement de la part de militants
désireux d’entrer dans le vif d’une campagne au contact des électeurs. « S’ils
peuvent venir ne serait-ce qu’une heure à chaque étape, on sera ravi », confie
Olivier Marchais.
La caravane est ainsi un outil dans cette campagne pour dynamiser le PCF et
ses militants. Les Jeunes communistes ont été associés étroitement à son
organisation. Certains d’entre eux ont même été embauchés pour la durée du
périple. C’est le cas de Chimène Siredey, étudiante en théâtre à Poitiers, qui
dit vivre cette expérience comme « un moment de formation et de
connaissance de son parti ». Mais aussi des préoccupations des Français
qu’elle rencontrera sur son chemin, même si elle les partage déjà
concrètement. « Mes parents ne sont pas très riches. Donc je travaille
comme femme de ménage en même temps que mes études », explique la
militante. La jeunesse, c’est justement l’une des priorités de la campagne de
Fabien Roussel. « On a répété dans les médias que c’était la sécurité,
mais non, c’est bien la jeunesse », insiste-t-il. Elle fait bien
partie des cinq priorités du candidat communiste, avec le droit aux vacances,
les retraites, le travail et l’environnement, que l’on retrouve sur le matériel
de campagne à la disposition des curieux. Avec aussi, des choses plus
ludiques : des mugs, un « carnet de jeux des jours heureux », des « goodies »,
des préservatifs…
À Marseille le candidat
à la présidentielle n’est pas seulement resté sur la plage de l’Estaque. Deux
autres visites s’imposaient : l’une dans les usines de Ricard, l’autre au
Mondial de pétanque la Marseillaise. Et dès ce 7 juillet, le
périple démarre pour de bon. Il passera entre autres par Nice, Les
Sables-d’Olonne, Toulouse, Bordeaux… 43 villes en tout, jusqu’à
Malo-les-Bains, dans le Nord, dans deux mois. Sans oublier bien sûr Le Touquet,
en guise de « clin d’œil à Emmanuel Macron », promet le
secrétaire national du PCF.
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