Vingt années s’achèvent : celles du plus long déploiement militaire des
États-Unis à l’étranger. Le départ des forces américaines de la base de Bagram
est l’une des dernières étapes avant un retrait d’Afghanistan programmé fin
août. Le 11 septembre 2001, les attaques contre le World Trade Center
à New York entraînaient une réplique militaire brutale. L’Afghanistan était
envahi et occupé par l’Otan. Les talibans, un mouvement islamiste et
nationaliste pachtoune, quittaient le pouvoir, mais conservaient leurs bases
arrière dans les campagnes et montagnes afghanes. Bases arrière qui leur
serviront à pilonner le gouvernement installé par les Occidentaux et qui peine
à étendre son pouvoir sur tout le territoire. Malgré les combats intenses de
ces derniers jours, les talibans contrôlent de toujours plus larges portions de
territoire.
L’intervention militaire n’est pas parvenue à mettre fin à leur influence.
Le soutien à un gouvernement corrompu a nourri le ressentiment envers les
Occidentaux, et ce d’autant plus que le développement économique n’a pas été au
rendez-vous. De plus, aucune pression n’a été exercée contre le Pakistan, qui
utilise les talibans comme moyen d’influence dans la région. En Afghanistan, la
stratégie états-unienne du « changement de régime » a échoué. Comme elle a
capoté partout ailleurs depuis le 11 septembre 2001, où elle sera testée
contre les « États parias » : l’Irak, la Libye. Ces pays ne
connaissent aujourd’hui ni la stabilité ni la démocratie.
Autre échec, celui de la
lutte contre le terrorisme. Chassés d’Afghanistan, les djihadistes d’Al-Qaida
ont trouvé à se nicher ailleurs. Leurs divisions ont donné naissance à d’autres
entreprises terroristes. L’« État islamique » est ainsi le fruit de la
déstabilisation de l’Irak, à la faveur du départ de Saddam Hussein. L’Afrique
de l’Ouest est encore secouée par les effets de l’intervention en Libye, en
2011. Pour avoir la paix, il faut préparer la paix.
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