Comme pour
d’autres pandémies, seule la vaccination complète peut permettre de freiner et
d’endiguer la propagation du virus Covid-19 et de ses dangereux variants. Elle
est le rempart efficace pour éviter encore plus de douleurs et de deuils, comme
pour éviter la surcharge de travail des médecins et des soignants.
Encore
faudrait-il que les doses de vaccins soient en nombre suffisant, accessibles
partout, notamment aux populations les plus modestes et précaires. Or, en
janvier dernier le pouvoir refusait de mener une grande campagne d’information,
de prévention, et d’ouvrir des centres de vaccinations comme s’y employaient
d’autres pays, tout en limitant, dans un premier temps, la possibilité pour les
médecins de familles et les pharmaciens de vacciner autant que de besoin.
Ajoutons
qu’il n’y aura pas de solution à cette pandémie en un seul pays. Ce combat
mondial doit être placé sous la responsabilité de l’ONU et de l’Organisation
mondiale de la santé pour ne pas faire l’objet de tractations dans les arrières
salles de l’Organisation mondiale du commerce, sous pression des trusts
pharmaceutiques. Le vaccin est un bien public. Voilà, pourquoi, doit être
amplifiée la bataille pour la levée des brevets qui les transforment en
propriétés privées marchandes, contre l’intérêt général humain.
Voici
désormais, après avoir expliqué il y a quelques semaines que nous étions sortis
« de manière durable de la pandémie », que le télé-président est venu
le 12 juillet se contredire et édicter ses ordres en demandant au gouvernement
d’exécuter et au Parlement d’avaliser et de se soumettre. Décidément, il n’a
rien entendu du silence des urnes en juin dernier pour produire un si dangereux
déni de démocratie sous couvert de l’urgence à faire voter une loi
« d’adaptation de nos outils de gestion de la crise sanitaire ».
Malgré les remarques du Conseil d’Etat, les critiques sévères de la CNIL, de la
Défenseur des droits, de multiples associations, de la CGT, de juristes de haut
niveau, de la plupart des groupes parlementaires et de nombreux députés de la
majorité, le pouvoir macronien produit au cœur de l’été un coup de force aux
gravissimes conséquences.
Le Conseil d’Etat va même jusqu’à qualifier les dispositions du texte
de « police sanitaire ». En effet, à l’opposé des préconisation du président du groupe des
démocrates et républicains à l’Assemblée nationale, André Chassaigne,
soulignant que « la France porte en elle assez de
générosité et de ressorts collectifs pour se mobiliser autour d’une stratégie
vaccinale altruiste, fraternelle et acceptée par le plus grand nombre », le pouvoir choisit une forme de passeport sanitaire en outil de
contrôle social, transformant notamment les salariés des services, des lieux de
culture, des entreprises accueillant du public en contrôleurs en lieu et place
des services de police. C’est du reste l’opinion du Conseil d’Etat
craignant « une atteinte particulièrement forte aux
libertés des personnes concernées ainsi qu’à leur droit au respect de la vie
privée et familiale ».
Ce n’est pas
tout ! A la faveur de ce texte, le pouvoir provoque en douce une grave
insécurité juridique des salariés : pour éviter le mot
« licenciement », possibilité est donnée aux employeurs de
« rompre le contrat de travail » d’un salarié ne répondant pas aux
exigences du passe sanitaire. Dès lors que les entreprises elles-mêmes
contrôlées vont disposer d’un pouvoir de contrôle et de sanction, on peut
s’attendre à des effets d’aubaine contre les travailleurs. A force d’affaiblir
la médecine de prévention au travail, carte blanche est donnée à une médecine
de contrôle sans médecins !
Faute de
pouvoir convaincre, le pouvoir a choisi de contraindre, quitte à porter de
nouveaux coups de canifs dans le socle des libertés publiques et du droit du
travail. L’affaire est sérieuse. Il faudra obtenir que tout ceci puisse être
levé dès lors que l’immunité collective sera acquise. La Fête de l’Humanité, à
la mi-septembre, consacrera une large place dans ses débats à ces enjeux.
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