C'est le département où
avait été mise en scène devant les caméras la première vaccination en France
contre le Covid-19, celle de Mauricette, 78 ans, le 27 décembre 2020 à
l'hôpital René-Muret de Sevran. Mais la situation sanitaire est aujourd'hui
très inquiétante en Seine-Saint-Denis où à peine 8,2 %
des habitants ont reçu une première dose, contre 11,95% au niveau
national. Sur le terrain, des élus appellent à un changement dans la stratégie
vaccinale.
« J’en appelle à un changement dans la stratégie vaccinale », alerte Patrice Bessac,
maire PCF de Montreuil. De fait, en Seine-Saint-Denis, département où avait eu
lieu la première vaccination contre le Covid sur le sol français, à peine 8,2
% des habitants ont reçu une première dose (contre 11,95 % au niveau
national). Une situation qui se ressent dans les hôpitaux : 160 % des lits en
réanimation sont occupés dans le département. Or ce département est classé à la 94e place
sur 100 en termes de dotation de lits d’hôpitaux...
Des taux d'incidence les plus élevés de France
Lundi dans l'Humanité, c'est Stéphane Peu, député PCF de
Seine-Saint-Denis, qui poussait un coup de colère et alertait sur la situation
sanitaire dégradée dans son territoire. Le département est à
l'origine d'initiative visant à tenter de faire face à cette situation. Comme,
par exemple, ce bus qui sillonne le territoire
avec son équipe médicale pour aller à la rencontre des populations fragiles et
précaires pour les sensibiliser et, dans certains cas, leur injecter le sérum.
Mais la Seine-Saint-Denis continue d'afficher des taux d'incidence qui
étaient jusqu'à lundi encore les plus élevés de tous les départements français,
avant d'être dépassée par le département voisin du Val-d'Oise. Avec 781
nouveaux cas de Covid-19 pour 100 000 habitants sur une
semaine au 26 mars, elle se situe bien au-dessus de la moyenne nationale
(371).
Surmortalité liée au virus : déjà l'an dernier...
Une situation sanitaire
explosive qui n'a malheureusement rien d'étonnant pour Yasmina Kettal,
infirmière à l’hôpital Delafontaine et membre du syndicat SUD santé. « Rien
n’a bougé depuis la première vague. Beaucoup de gens vivent dans des
appartements sur-occupés, sont atteints de maladies chroniques qui les rendent
plus fragiles face au virus et, cette fois-ci, en plus, aux variants… »,
énumère-t-elle. Un tiers des habitants de Seine-Saint-Denis vivent dans un
logement suroccupé, selon l’Insee. Les Séquanodionysiens ont aussi un plus fort
risque d'exposition au virus en raison de la composition sociologique du
département, du temps passé dans les transports... Des inégalités qui, au
printemps 2020, s'étaient déjà traduites par une surmortalité liée au virus de
118%, selon une étude de l'Observatoire
régional de santé.
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