vendredi 2 avril 2021

« Lire », le billet de Maurice Ulrich.



Jusqu’où peuvent aller les révolutionnaires que sont pour Luc Ferry, qui, le 1er avril, ne s’embarrassait pas de nuances dans sa chronique du Figaro, les héritières et les héritiers de Roland Barthes et Pierre Bourdieu ? Eh bien jusqu’au crime contre la langue, la grammaire, la syntaxe… Par exemple au fait que « le masculin l’emporte sur le féminin ». On sent chez le philosophe instrumental de droite comme une angoisse de castration. Mais il y a plus encore, il s’agirait de « faire apparaître dans les grandes œuvres, non seulement des formes bourgeoises de domination et d’oppression, mais aussi de race et de sexe ». Eh bien oui, quand elles y sont. Quand Robinson dit tout bonnement que Vendredi, qu’il vient de sauver, lui signifie qu’il veut être son esclave, quand Athos, dans les Trois Mousquetaires, répudie celle qui n’est pas encore Milady de Winter parce qu’elle aurait diaboliquement séduit à 16 ans le frère du bourreau de Béthune… Oui, faire apparaître cela. Pas pour censurer, mais pour lire, ce qui s’appelle bien lire, les œuvres et leur temps.

 

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