Jean-Michel Blanquer a le sens du tempo. Jeudi 24 mars, le ministère
de l’Éducation nationale a lancé une campagne sur Twitter avec pour
slogan : « Aller à l’école, c’est rester en bonne santé »… En
pleine explosion des contaminations en milieu scolaire, la démarche – qui vante
les mérites de l’EPS et de la cantine – a quelque chose de surréaliste. Et
apparaît, toute anecdotique qu’elle soit, comme le symptôme d’un ministre,
sinon en plein déni, du moins en plein calcul. Ce qui est tout aussi
inquiétant. Les chiffres s’affolent dans les départements reconfinés, les
personnels alertent, mais le « bon élève » du gouvernement fait l’autruche, en
se contentant de marteler la position de l’exécutif de ne pas fermer les
écoles.
Sur le principe, difficile de lui donner tort. Le premier confinement l’a
bien montré : l’impact social d’une telle mesure est gigantesque. Mais le
ministre ne peut pas, non plus, faire mine d’ignorer la dégradation
vertigineuse de la situation sanitaire dans les classes de certains
départements, dont la Seine-Saint-Denis, où le taux d’incidence s’envole chez
les 0-19 ans. La non-maîtrise des contaminations, faut-il le rappeler, a
également des conséquences dramatiques. En termes de mortalité, bien sûr. Mais
aussi de risque de voir émerger de nouveaux variants résistants aux vaccins, et
de prolonger encore cette interminable pandémie.
Face à une difficile
équation, le dogmatisme de Jean-Michel Blanquer est plombant. Il retarde des mesures
alternatives que réclament depuis des semaines les enseignants. Et qui
permettraient de lutter contre la propagation du virus, tout en maintenant,
autant que possible, les écoles ouvertes : vaccination des personnels,
déploiement massif des tests salivaires, allégement des effectifs, équipements
pour l’aération, embauche de personnels remplaçants… Et, de manière
exceptionnelle, s’il n’y a pas d’autres solutions, fermer temporairement des
établissements, mais avec un accompagnement renforcé. Cette politique demande
de l’écoute et des moyens. Pas du déni, ni du calcul.
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