Je suis triste aujourd’hui. Robert PRAUD vient de nous quitter. Je le savais malade, et le pire est arrivé ce douze février. Une semaine avant ses 82 ans. Nous avions le même âge, à un mois près. Nous nous en amusions. Entre lui et moi, c’est une longue histoire, de luttes communes, de bonheurs partagés, de moments de grande tristesse, mais aussi de fraternelles discussions.
Lorsque j’arrive en 1964 à Romainville, le premier communiste de la ville que je rencontre, c’est Robert. Il était alors le secrétaire d’une des sections du PCF, celle du centre. Je militais alors aux jeunesses communistes, il était donc parfaitement normal que je prenne contact avec les communistes de la ville où je venais de poser mes valises. C’est à la Cité Marcel Cachin, où il habitait alors, que j’allais frapper à sa porte. Ce premier contact commencera par un sourire, Robert me disant, rieur, « je croyais que c’était mon frère, tu lui ressembles ».
Depuis ce jour de 1964, il y a 57 ans, nous parcourrons les mêmes chemins. Particulièrement, depuis 1971, où je deviendrai Secrétaire du comité de ville du PCF. C’est à cette période que j’ai pu mesurer le militant exemplaire que fut Robert, dans la cité Cachin, qu’il aimait tant. Déployant avec Sacha, Liliane, et les autres, des trésors d’ingéniosité dans leur activité militante. Quels résidents des cités, hier Cachin, puis Duclos, ne connaissaient pas Robert. Les plus anciens se souviennent de ses porte-à-porte interminables, la musette de l’Humanité Dimanche en bandoulière.
Robert deviendra, comme moi, conseiller municipal en 1971. Il sera élu le Maire-adjoint de Gérard MACHELART. C’est alors les combats pour préserver l’emploi, chez FAVO, LECAS, les distributions de tracts aux portes de Roussel-Uclaf, les actions pour la prolongation de la ligne 11 du métro, pour l’installation d’un commissariat. Robert sera réélu Conseiller municipal et maire-Adjoint en 1977.
C’est en 1980, l’année où je deviens Maire, que nos relations de travail vont se renforcer, et notre complicité également. Robert assumera en tant que Maire-Adjoint, la responsabilité de la communication et de la jeunesse et des sports. Avec une plume alerte, il rédigera chaque semaine la page de Romainville pour « La Voix de l’Est », l’hebdomadaire départemental du PCF. Robert participera activement à la mise en place de la Mission locale, du carrefour des métiers.
Sous sa direction, ce sera chaque année les retrouvailles au tournoi international junior de football, aux foulées de Romainville. Il mènera à bien, la construction du gymnase Jean GUIMIER. En 1984, dans le magazine municipal il écrira : « Être jeune en 1984, c’est avoir de l’espoir, vivre avec quelqu’un que l’on aime, espérer dans les choses simples, les choses de la vie ». C’est toujours vrai. Robert fut également élu Président de l’Office Public de l’Habitat en 1985. Il le restera jusqu’en 1989. Comme moi Robert aura été Conseiller municipal trente années durant, de 1971 à 2001. En 1989, Robert reprendra son activité de chauffeur de taxi.
Élu, Robert n’en poursuivra pas moins son activité militante au PCF, après avoir été secrétaire de la section, il en deviendra le trésorier. Il n’y avait pas de Fête de l’Humanité sans Robert. Chaque début septembre, il se faisait une joie de retrouver le terrain de La Courneuve. Ces toutes dernières années, il n’était pas là, mais son ombre était encore présente dans notre stand. Robert PRAUD ne laissait personne indifférent. Au-delà de ses quelques colères légendaires, il avait un cœur « gros comme ça ».
Toute sa vie durant, fidèle à ses engagements communistes de toujours, il sera de tous les combats pour une vie meilleure, plus juste et plus belle. Son dévouement et son honnêteté méritent le plus profond des respects. Un grand chagrin l’envahira, lors de la disparition de son fils Roland. Ici, je veux rendre hommage à Nicolle, sa compagne, pour l’attention qu’elle lui a apporté dans ces moments difficiles. Le moment est venu de te dire au revoir, alors, salut Robert. Je n’oublierai pas nos combats communs, nos joies et nos peines, nos passe d’armes parfois, mais toujours empreintes d’une grande fraternité.
En mon nom, celui
des communistes de notre ville et de leurs élu-e-s, mais aussi de toutes celles
et tous ceux qui l’ont connu et apprécié, nous tenons à dire à Nicolle, sa
compagne, à son fils Yvan et son épouse, à ses petits-enfants, Mathéo et Nina, que
nous partageons leur peine et les assurons de toute notre affection dans ces
douloureux instants.
Robert
Clément
UN
HOMMAGE SERA RENDU À ROBERT PRAUD LE JEUDI 25 FÉVRIER
À
14 HEURES AU NOUVEAU CIMETIÈRE DE ROMAINVILLE
je serai, par la pensée, présente le 25 Février, pour rendre hommage à Robert, militant infatigable et sans détour pour défendre les plus modestes, intransigeant contre les "riches", et pilier avec Gérard du resto de chantier de la Fête de l'Huma. des souvenirs éternels !!!
RépondreSupprimerC'est çà aussi la force du Parti. Les relations fraternelles qui sont le ciment de notre militantisme. Qui font que militer est moins une contrainte qu'un partage.
RépondreSupprimerIl rejoint Daniel Daugny et Maurice Meunier. Grandes pensées pour Nicole sa compagne.Francine
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