Comment ne pas subir le crash social
annoncé ? Comment contrecarrer la cascade de licenciements ? Comment mobiliser
dans un pays tétanisé par les couvre-feux et les gestes barrières ? Répondre à
ces questions est un exercice redoutable pour les syndicats, mais absolument
indispensable compte tenu de la situation économique. Les organisations (CGT,
FSU, Solidaires, Unef…) qui appellent, ce jeudi, à une journée de grève et de
manifestations « pour l’emploi et les services publics » en
ont parfaitement conscience. Face à l’explosion de la précarité et à un
gouvernement qui joue de l’union nationale pour mieux disqualifier toute
contestation et imposer ses réformes, il est impératif d’investir le champ de
la lutte sociale.
Faut-il rappeler l’urgence ? Nokia, Renault,
Auchan, Bridgestone, Airbus, Alinéa, TUI France, Valeo… Depuis l’été,
fermetures d’usines et annonces de suppressions de postes se succèdent à un
rythme effarant. Des secteurs entiers comme la restauration, le tourisme ou
encore l’aérien sont à genoux. Plus de 700 000 emplois ont été détruits en
2020. Le nombre de chômeurs de catégorie A (sans emploi) a bondi de 7,5 %
en un an tandis que l’aide alimentaire concerne désormais 8 millions de
personnes. Devant ce constat, que fait l’exécutif ? Il mouline ses vieilles
recettes libérales et profite de l’apathie sanitaire pour manœuvrer sans
vergogne.
D’un côté, les milliards se déversent aveuglément dans
des dispositifs d’aide aux entreprises, sauvant bien moins les emplois que les
logiques capitalistiques de restructuration. De l’autre, le gouvernement
continue d’avancer ses pions, lorgnant le montant des allocations chômage,
pressurant la fonction publique, délaissant le Smic, la jeunesse et les
promesses du Ségur de la santé. En guise de « plan de relance », on a droit à
un vulgaire plan de continuation. Le secrétaire général de la CGT, Philippe
Martinez, le rappelle dans nos colonnes : c’est bien d’un « printemps
social » dont la France a besoin. D’un plan où l’investissement public
joue tout son rôle, où l’emploi et les conditions de travail reviennent au cœur
de la bataille. Et cela commence aujourd’hui dans la rue.
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