mercredi 27 janvier 2021

Il y a urgence ! Le billet du Dr Christophe Prudhomme. Précarité

 


Christophe Prudhomme est médecin au Samu 93.

Nous manquons cruellement de personnels formés à l’hôpital, et cela, toutes catégories confondues. C’est une des raisons des tensions que nous connaissons régulièrement, dès que l’activité augmente même modérément comme c’est le cas chaque hiver et chaque été. La situation actuelle dans mon service est particulièrement éclairante sur la duplicité de nos gouvernants dans ce domaine. À la suite de la dramatique affaire du Samu de Strasbourg, les pouvoirs publics se sont enfin émus du manque de formation des assistants de régulation médicale (ARM), c’est-à-dire des personnels qui réceptionnent les appels d’urgence dans les médicales, c’est-à-dire les personnes qui réceptionnent les appels d’urgence dans les centres 15. Alors qu’ils ne bénéficiaient que d’une formation d’adaptation à l’emploi après leur embauche et leur mise en situation professionnelle, une formation initiale d’un an a été mise en place. Les premiers diplômés sont arrivés récemment dans mon Samu. Il s’agit de jeunes qui ont choisi ce métier avec une véritable motivation pour la médecine d’urgence.

De CDD en CDD

Mais quelle désillusion quand, à la différence de ce qui leur avait été promis par leurs enseignants, ils se sont vu proposer des contrats à durée déterminée de trois mois, avec la nécessité de passer un concours pour être titularisé, sans qu’aucune date d’examen ne leur soit communiquée. En discutant avec leurs collègues en poste, ils n’ont pas été plus rassurés : certains d’entre eux cumulent des CDD depuis plusieurs années et attendent impatiemment une titularisation ou au moins un CDI. Résultats des courses : trois démissions qui se traduiront sûrement par un abandon du métier. Quel gâchis ! C’est malheureusement la triste réalité à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, plus grand hôpital d’Europe, dirigé par Martin Hirsch, qui se vante, dans tous ses livres et lors de ses passages dans les médias, de sa fibre sociale. Mais quelle tartufferie ! Voilà une raison de plus pour valider notre revendication d’un véritable plan de formation et d’embauches de personnels, qui incluent des pré-recrutements avec un salaire dès le début des études et un emploi stable dès l’embauche dans les établissements.

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