mercredi 2 décembre 2020

« Optimiste », le billet de Maurice Ulrich.



On parle parfois des chiens de garde. Il y a aussi des philosophes d’agrément. Raphaël Enthoven, qui bénéficie des faveurs de la radio et de la presse people, répondait il y a quelques jours, dans le Parisien, à une question sur les libertés : seraient-elles menacées ? « En aucune façon », dit-il, et ceux qui le pensent « cultivent le sentiment délicieux de vivre une époque comparable aux pages les plus sombres de notre histoire ». 

Quels moments exquis, place de la République, sans même penser à Michel Zecler. L’article 24 et la loi sécurité globale, il n’en a pas entendu parler quand bien même, chaque jour, il commente l’actualité, qualifie Greta Thunberg de « cancre mondiale » et la CGT de « syndicat totalitaire ». Pour Leibniz, le philosophe allemand caricaturé par Voltaire dans Candide ou l’optimisme, le monde créé par Dieu, étant le seul possible, était donc, quoi qu’il arrive, le meilleur, où tout allait pour le mieux. Raphaël Enthoven partage candidement (?) le même optimisme, mais sa pensée se limite au monde d’Emmanuel Macron.

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