La majorité des malades étant pris en charge dans les
cabinets médicaux, le syndicat MG France exige des protocoles clairs pour le
suivi à domicile.
Les médecins généralistes sont toujours en
première ligne. Ce jeudi, lors d’une conférence de presse, le syndicat MG
France a tenu à rappeler que 97 % des malades du Covid se retrouvaient
dans leurs cabinets. « La place des généralistes doit être plus
importante lors de cette seconde vague, que ce soit pour le dépistage ou la
prise en charge des personnes. Nous traitons déjà la majorité d’entre eux. On
ne parle pas assez de nous qui suivons de plus en plus de malades graves »,
a rappelé Jacques Battistoni, son président. Contrairement au premier
confinement, où le gouvernement avait intimé aux patients l’ordre de reporter
leurs rendez-vous médicaux, les praticiens encouragent plus que jamais les
personnes âgées ou atteintes de pathologies chroniques à venir consulter. « On
n’a pas la chute de la première vague et c’est tant mieux ! » poursuit
le médecin.
Si les représentants du syndicat estiment
que « le pays a échoué collectivement » dans la mise en place
de la stratégie « Tester, tracer, isoler », le gouvernement
est, en creux, pointé du doigt. « On a raté la deuxième partie du
déconfinement, il ne faudra pas rater le prochain en testant plus et
intelligemment. Là, c’était n’importe quoi. Les personnes qui avaient le plus
besoin des tests n’y avaient pas accès », avance le président de MG
France. « On a voulu faire du chiffre, pas de la qualité.
19 millions de tests ont été effectués depuis juin. On aurait dû avoir des
résultats plus probants », glisse Jean-Louis Bensoussan, secrétaire
général du syndicat. Si les professionnels exigent que les tests soient mis en
place de manière plus méthodique, en incluant les personnes asymptomatiques,
ils estiment que leur rôle dans le suivi des patients positifs (tracing) reste
à améliorer.
Dans tous les cas, les médecins se disent
désormais prêts à déployer les nouveaux tests antigéniques dans leurs cabinets.
Mais pas à n’importe quel prix. Une organisation spécifique, avec des
consultations dédiées aux patients Covid, pourrait être, par exemple, instaurée
pour éviter les risques de contamination et des pertes de temps. « C’est
réalisable si on automatise un peu ce processus. Si le test est négatif, on
doit renseigner la base de données SI-DEP. S’il est positif, c’est SI-DEP et
AmeliPro (assurance-maladie) qu’il faut compléter. Les consultations pourraient
durer de 30 à 45 minutes », précise Jacques Battistoni.
« Les passages en réanimation sont plus courts »
Pour le syndicat, il faut miser sur le
suivi ambulatoire de ces malades, en tandem avec les infirmiers. Cela vaut
également pour les cas un peu plus lourds, en évitant, quand cela est possible,
une hospitalisation. Mais, pour avancer, tous attendent les préconisations qui
devraient être édictées prochainement par la Haute Autorité de santé (HAS),
pour savoir, par exemple, dans quelles conditions de l’oxygénothérapie pourrait
être prescrite par les généralistes. « Les passages en réanimation sont
plus courts. Les patients passent en service de médecine et rentrent chez eux.
Nous avons besoin de recommandations claires à suivre (…) Nombre d’obstacles
réglementaires doivent être levés pour le suivi à domicile », estime
Jacques Battistoni.
Alors que le ministre de la Santé, Olivier Véran,
devait s’exprimer jeudi soir pour annoncer le durcissement du confinement, les
médecins en première ligne attendent plus de reconnaissance. Après un Ségur de
la santé décevant pour les hospitaliers, ils espèrent des négociations
conventionnelles à la hauteur des enjeux.

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