Face à la menace terroriste et aux risques de
divisions, le secrétaire national du PCF a fait ce mardi soir une déclaration
en direct sur les réseaux sociaux.
Après les attentats qui ont ensanglanté
ces dernières semaines et dans un climat politique tendu, le secrétaire
national du PCF, Fabien Roussel a appelé à l’unité et à « passer aux actes »
lors d’une déclaration, en direct sur les réseaux sociaux, le 3 novembre. « Ces
crimes sont impardonnables. Rien, absolument rien, n’excusera jamais pareille
abomination », a-t-il commencé alors qu’une partie de la gauche a fait les
frais ces derniers jours d’un procès en « complaisance » avec l’islamisme
radical. « Notre pays fait face à une menace réelle, que nulle ne peut nier »,
a constaté le député du Nord rappelant que « l’islamisme, qui grandit dans
notre pays, ne doit pas être confondu avec la pratique de l’islam et de la
religion musulmane » et que ses tenants « combattent notre République laïque,
parce qu’elle garantit à chacune et chacun la possibilité d’exercer ses droits
de citoyens quelles que soient ses origines ou sa religion ». « Ils prétendent
diviser les Français, déclencher une nouvelle guerre de religion », a-t-il
fustigé dénonçant également « les surenchères guerrières », les
« responsables politiques (qui) récupèrent malheureusement ces drames pour en
rajouter, entretenant la confusion entre l’immigration, le droit d’asile, la
nationalité et les religions » et un « climat qui pousse des extrémistes à
passer à l’acte ».
« Restons unis, ne cédons pas à ces
appels », a poursuivi Fabien Roussel. « Le Parti Communiste Français ne cédera
pas un pouce de terrain à l’obscurantisme. Il prendra toute sa part dans ce
combat pour notre République laïque, pour faire vivre la paix civile, l’égalité
et la fraternité », a-t-il également assuré à rebours, par exemple, du maire LR
de Nice, Christian Estrosi qui invite à « s’exonérer des lois de la paix ».
Mais le secrétaire national du PCF n’entend pas s’en tenir au discours : « Nous
sommes prêts à passer aux actes », a-t-il lancé lors de son allocution. « Il
y a des mesures urgentes à prendre, pour sécuriser le pays, nos concitoyens,
pour protéger chacun d’entre nous des appels à la haine qui circulent », a jugé
le député avant de lister une série de mesures comme le retour « sur tout le
territoire des gardiens de la paix, d’une police de proximité, des services de
renseignements, efficaces et en nombre suffisant », des moyens supplémentaires
pour la plateforme Pharos, ou encore la lutte contre les « trafics d’armes, le
blanchiment d’argent, qui financent et alimentent des réseaux et des
extrémistes de tous bords ». Mais pour l’élu du Nord il s’agit aussi
d’« assécher le terreau sur lequel pousse dans notre pays le terrorisme ».
En la matière, « nous devons réinvestir
les champs perdus de la République. Il ne suffit pas d’en parler. Il faut le
faire », préconise Fabien Roussel rappelant que « dans de très nombreux
quartiers, le chômage frôle les 50 % », que « la pauvreté s’est installée »
et que l’État s’y est « désengagé ». « La fermeture de tous ces services
publics, l’absence d’une vraie politique de logement et de soutiens à la vie
associative, ont ouvert la porte aux associations communautaristes »,
estime-t-il. Prenant la précaution de rappeler que « cette situation n’excusera
jamais le passage à l’acte et les crimes innommables », le député invite à
ouvrir « les yeux sur ces ghettos, sur ces reculs de l’État, sur ces inégalités
qui permettent à des fanatiques de recruter ». À commencer par les réformes de
l’école publique qui « ont affaibli tout l’enseignement » et « ont favorisé
l’essor des établissements privés confessionnels », selon le dirigeant
communiste qui défend l’octroi de « moyens supplémentaires pour lui permettre
de déjouer les offensives intégristes de tous bords » et notamment un « plan
d’embauches » de professeurs.
« Donnons-nous un calendrier, des
objectifs, des moyens pour que tous nos concitoyens, quelle que soit leur
origine, aient les mêmes droits », propose encore le parlementaire pour qui il
faut adresser sans tarder « à la jeunesse de notre pays » ce « message clair,
ce signe d’espoir qu’ils seront tous respectés, qu’ils auront accès à l’emploi,
à la formation, au logement, à la culture, avec des salaires leur permettant de
vivre dignement ».
« Ce combat contre les reculs de la
République exige enfin une autre politique internationale de la France »,
constate également Fabien Roussel alors que les tensions notamment avec la
Turquie se sont accrues ces dernières semaines. « La France doit revoir ses
relations avec ces dirigeants, ces monarques qui financent des réseaux
islamistes et bénéficient en même temps du soutien de notre pays comme de
l’Union européenne. Les ventes d’armes, les conventions fiscales avantageuses,
les relations d’amitiés se retournent aujourd’hui contre nous », ajoute-t-il
invitant à y mettre un terme et à « ne plus siéger au sein de l’Otan, aux côtés
de Monsieur Erdogan ».
Pour relever ces défis, le responsable du PCF en
appelle, là encore, à l’unité « en agrégeant toutes les forces vives de notre
pays, les associations, les élus locaux tous ceux qui ont à cœur de faire vivre
et prospérer notre idéal républicain ».

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire