Les chefs d’État de la planète ont adressé à Donald Trump leurs vœux de prompt rétablissement. Cela se fait en diplomatie. Vladimir Poutine a même estimé que « sa vitalité naturelle et sa vigueur d’âme allaient lui permettre de surmonter cette épreuve ». C’est avec ces mêmes certitudes que Boris Johnson, Jair Bolsonaro et, donc, Donald Trump ont cru pouvoir s’affranchir des règles sanitaires les plus élémentaires pour être rattrapés par un virus indifférent aux fanfaronnades politiques. Souvenons-nous de Trump parlant de boire du détergent, se vantant de se traiter préventivement à la chloroquine ou, il y a encore quelques jours, moquant son adversaire démocrate Joe Biden, attaché, précisément, au port du masque.
On pourrait sourire et, disons-le
franchement, on ne s’en privera pas totalement, mais brièvement, tant ces
clowneries ont été et restent tragiques. Le résultat le plus clair des
contre-exemples désastreux donnés par le président de la première puissance
mondiale et suivis par des millions de ses électeurs, c’est 210 000 morts.
20 % des morts dans le monde pour 5 % de sa population. C’est
26 millions de chômeurs, la fermeture annoncée d’une petite entreprise sur
six. Donald Trump comptait à la fois sur ses résultats économiques et sur la
dénonciation des tropismes d’ultragauche qu’il attribuait aux démocrates pour
combler son retard sur son concurrent. Le virus semble rebattre les cartes.
Mais quel rôle peut jouer sa contamination, alors qu’il est empêché de faire
campagne, que des diagnostics positifs se multiplient dans son entourage,
témoignant à l’envi d’une légèreté mortifère ?
Il a assuré dimanche dans une vidéo qu’il allait
mieux, après trois jours de déclarations contradictoires des médecins et de son
entourage. Dans ce cas, s’il ne fait aucun doute que ses adversaires verront
dans l’épisode une confirmation de la nécessité impérieuse de virer ce
président, on peut aussi bien penser que ses supporters trouveront dans sa
guérison une confirmation de la « vitalité et de la vigueur » de leur héros. À
ce jour, cela ne fait que renforcer les incertitudes.
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