Le style, c’est l’homme (et la femme), mais il faut ajouter, disait Jacques Lacan, « l’homme à qui l’on s’adresse ». Ça vaut pour la presse. L’hebdomadaire Valeurs actuelles, par exemple, qui tient sa réputation de ses excès droitiers et se pose en défenseur de l’identité des Français qui seraient menacés par l’immigration dans des quartiers où ils ne se reconnaissent plus, n’y va pas par quatre chemins.
Cette semaine, il titre en gros caractères, sur fond
noir et en une : « Islamisme, l’heure de la guerre », avec en sous-titre :
« Pour en finir avec trente ans de soumission. » Mais à qui s’adresse le
message ? Les annonces immobilières, en page 2, en donnent une petite
idée. Un appartement à Paris dans le 16e, 2,575 millions d’euros, un autre
dans le 7e, 5,6 millions. Un hôtel particulier à Versailles de
480 mètres carrés, prix sur demande… Cette clientèle est le cœur battant
de Valeurs actuelles. Pour la guerre, elle compte, évidemment,
sur la piétaille, à qui ça évitera de penser à autre chose.
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