Abjecte. « Collabo » tagué par un groupuscule d’extrême droite en lettres rouges sur le siège du PCF : un mot suffit à insulter l’histoire et souiller la mémoire des résistants et victimes du nazisme. Un mot pour tenter de nous replonger dans le climat des années 1930. Un mot qui exprime à ses dépens l’ampleur du confusionnisme, dans lequel, baigne le débat public et la vase dans laquelle se vautrent sans pudeur des responsables politiques. Cette misérable inscription n’est pas un « fait divers ». Elle est l’aboutissement logique du discours de la droite extrême et de certains membres de la majorité présidentielle, selon lequel la gauche serait complice du terrorisme islamiste. Et de sortir le joker disqualifiant de l’« islamo-gauchisme » à tout bout de champ, une manœuvre redoutablement efficace pour faire diversion, comme le fut le « judéo-bolchévisme » en son temps, ainsi que le rappelle l’historien Shlomo Sand.
Face à l’obscurantisme religieux, tout
devrait pousser à la raison et au progrès humain. Mais, c’est une nouvelle
fois l’extrême droite qui impose sa partition manichéenne dans son duo complice
avec le fascisme islamiste pour imposer une « guerre des
civilisations ». Ces deux faces d’un même danger, ont en commun de
substituer un conflit identitaire à la lutte des classes. Et puisque les
Jean-Michel Blanquer et autres Manuel Valls jugent utile dans la période
d’ouvrir une chasse aux sorcières, parlons vraiment « complicité ». Qui a
fourni les armes à Amedy Coulibaly pour prendre en otage, tuer des clients d’un
Hyper Cacher et assassiner lâchement une policière ? Jean-Luc Mélenchon ?
Fabien Roussel, peut-être ? C’est pourtant eux, les progressistes, que
choisissent de cibler des ministres de la République. Les vrais complices, le
procès des attentats de janvier 2015 vient de le rappeler, ont un nom, un
visage politique : en l’occurrence, celui de Claude Hermant, figure de la
mouvance « identitaire » lilloise, ex-membre de la sécurité du Front national
qui a importé les armes utilisées par le djihadiste. Comme « collaboration »
concrète, on ne peut mieux faire.
Les collabos, hier comme aujourd’hui, c’est l’extrême
droite.
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