La République célèbre, ce 4 septembre, le 150° anniversaire de son rétablissement car il est utile de rappeler qu'elle est née le 21 septembre 1792 par l'abolition de la monarchie constitutionnelle.
Il faut saluer la force du peuple français qui a su manifester son attachement à ses principes fondateurs, hérités de la Révolution française, contre toutes les tentatives de les remettre en cause, et elles furent nombreuses à droite et à l’extrême droite. Pour l’égalité, l’intérêt général, la souveraineté du peuple, la laïcité, la conception d’une nation récusant toutes les stigmatisations, le racisme et l'antisémitisme, et pour la coopération des peuples au service de la justice, le peuple français a su mener d’innombrables combats.
De la Commune de Paris au Front populaire, de la Résistance à Mai 68, nos
plus belles conquêtes sont nées de la lutte sans cesse recommencée pour la
République sociale et démocratique.
Le président de la République a aujourd’hui décidé de célébrer le 4 septembre
1870. Dans quel état laisse-t-il la République ! Oh combien l’a-t-il
fragilisée, abîmée en l’espace de quelques années !
Comment peut-il célébrer la République lui qui prévoit de donner aux régions le
droit de « différenciation », mettant fin ainsi l’égalité des citoyens quel que
soit son lieu d’habitation ? La République française est une et indivisible.
Elle ne se découpe pas en länder !
Nous aurions aimé qu’il n’ait pas, ces trois dernières années, détruit autant
de ces acquis du combat républicain que sont nos services publics, dont celui
de la santé ou de l’énergie et de la SNCF, notre Sécurité sociale et notre
droit du travail. On aurait aimé que sa conception jupitérienne du pouvoir ne
l’ait pas amené infliger à la France tant d’autoritarisme et de restriction des
libertés individuelles et collectives. On aurait aimé que, dans son
empressement à se plier aux règles de la globalisation capitaliste et de
l’Europe libérale, il n’ait pas à ce point bradé la souveraineté démocratique
de notre peuple et de la nation.
Le Président de la République a rappelé l'apport de personnalités immigrées
dans la construction de la République. Cette parole va dans la bonne direction
mais pourquoi refuser encore de donner la belle et juste place à l'histoire
plurielle de notre pays ? Pourquoi tant de lieux aujourd'hui dédiés à Gallieni
et si peu à Maurice Audin ? Au Panthéon lui-même, femmes, ouvrier-e-s,
immigré-e-s au rôle pourtant majeur dans la vie de la République, restent
encore si souvent à l'écart. Il aurait aussi été utile qu'il rappelle
l'actualité de l'apport des femmes et des hommes issus de l'immigration qui ont
été en première ligne pendant le confinement pour assurer la continuité du
service public de la santé à la propreté.
En outre, sa critique du "séparatisme" est aveugle aux causes de l'intégrisme.
Aussi, comment sa politique pourrait-elle la combattre efficacement ? Quant à
l'utilisation du terme, il procède d'une surenchère du même type que celle liée
au vocable d'"ensauvagement". Pour faire reculer les violences, à
commencer par les violences faites aux femmes, il faut développer les
politiques sociales et de services publics, et garantir les moyens humains et
financiers d'une police républicaine, de proximité, formée, ayant pour mission
de "garder la paix" et non de faire du chiffre.
Les communistes, pour ce qui les concerne, continueront à agir en héritiers de
la lutte pour le progrès, la démocratie, l’émancipation humaine. Aujourd’hui
autant qu’hier, ils répondront à l’appel de Jaurès pour « pousser la République
jusqu‘au bout ».
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