lundi 24 août 2020

« L’HEURE DE LA RELANCE », L’ÉDITORIAL DE MAUD VERGNOL DANS L’HUMANITÉ DE CE JOUR !




Un plan de relance sans politique de relance. Voilà ce qu’aurait dû présenter aujourd’hui le gouvernement, avant de repousser l’échéance à la semaine prochaine. Qu’à cela ne tienne, la gauche et les - vraies - forces vives du pays, elles, sont prêtes face à l’urgence absolue de redéployer l’économie dans une toute nouvelle direction, en partant des besoins de la population. Car en cette rentrée, la France est proche du ravin. Comme dans de nombreux pays, la pluie de licenciements qui tombent chaque semaine annonce un gros orage social. La faim fait son grand retour dans les quartiers les plus populaires. Face à de tels défis, le roman de la « mondialisation heureuse » a beau s’être irrémédiablement écorné devant le spectacle des pénuries et du chacun pour sa peau, Emmanuel Macron choisit pourtant de ne rien changer. Comme si le krach sanitaire n’avait pas fait la démonstration implacable des impasses de la globalisation financière. Derrière les chiffres clinquants, le gouvernement s’apprête à nous resservir le plat frelaté des aides publiques sans la moindre contrepartie sociale ou environnementale, qui permettront aux grandes entreprises de se goinfrer d’argent public tout en licenciant et baissant les salaires, tandis que TPE et PME seront condamnées à baisser le rideau.

Ce triste scénario n’a pourtant rien d’inéluctable. Mieux, cette crise pourrait ouvrir une nouvelle page si l’État prenait la main pour mener à bien de grands chantiers de transformation sociale et écologique. Culture, transports, énergie, qualité et partage du travail… les idées ne manquent pas, comme nous le démontrons aujourd’hui dans nos colonnes, pour ouvrir une nouvelle ère qui place l’humain et la planète au cœur de tous les choix. C’est cette démonstration-là que doivent impérativement faire les forces de gauche si elles veulent parvenir au pouvoir. Face au piège de 2022, il est grand temps qu’elles se dotent, avec les syndicats, ONG et associations, d’un outil commun pour impulser cette dynamique politique positive dont les Français ont tant besoin. La Fête de l’Humanité, qui se tiendra « autrement » les 11,12 et 13 septembre, compte bien y contribuer.

Par Maud Vergnol

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