Un plan de relance sans politique de relance. Voilà ce qu’aurait dû
présenter aujourd’hui le gouvernement, avant de repousser l’échéance à la
semaine prochaine. Qu’à cela ne tienne, la gauche et les - vraies - forces
vives du pays, elles, sont prêtes face à l’urgence absolue de redéployer
l’économie dans une toute nouvelle direction, en partant des besoins de la
population. Car en cette rentrée, la France est proche du ravin. Comme dans de
nombreux pays, la pluie de licenciements qui tombent chaque semaine annonce un
gros orage social. La faim fait son grand retour dans les quartiers les plus
populaires. Face à de tels défis, le roman de la « mondialisation heureuse » a
beau s’être irrémédiablement écorné devant le spectacle des pénuries et du
chacun pour sa peau, Emmanuel Macron choisit pourtant de ne rien changer. Comme
si le krach sanitaire n’avait pas fait la démonstration implacable des impasses
de la globalisation financière. Derrière les chiffres clinquants, le
gouvernement s’apprête à nous resservir le plat frelaté des aides publiques
sans la moindre contrepartie sociale ou environnementale, qui permettront aux
grandes entreprises de se goinfrer d’argent public tout en licenciant et
baissant les salaires, tandis que TPE et PME seront condamnées à baisser le
rideau.
Ce triste scénario n’a pourtant rien
d’inéluctable. Mieux, cette crise pourrait ouvrir une nouvelle page si l’État
prenait la main pour mener à bien de grands chantiers de transformation sociale
et écologique. Culture, transports, énergie, qualité et partage du travail… les
idées ne manquent pas, comme nous le démontrons aujourd’hui dans nos colonnes,
pour ouvrir une nouvelle ère qui place l’humain et la planète au cœur de tous
les choix. C’est cette démonstration-là que doivent impérativement faire les
forces de gauche si elles veulent parvenir au pouvoir. Face au piège de 2022,
il est grand temps qu’elles se dotent, avec les syndicats, ONG et associations,
d’un outil commun pour impulser cette dynamique politique positive dont les
Français ont tant besoin. La Fête de l’Humanité, qui se tiendra « autrement »
les 11,12 et 13 septembre, compte bien y contribuer.
Par Maud Vergnol
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