La pandémie de Covid-19 a exposé au grand
jour la faillite du libéralisme et de son obsession de la rentabilité à tout
prix. Elle a démontré à tous la catastrophe de sa gestion comptable de
l’hôpital. Elle a prouvé le besoin de services publics forts, de démarchandiser
la recherche. Elle a révélé les premiers de corvée, ces femmes et ces hommes
qui étaient physiquement au travail, derrière les caisses, dans les entrepôts,
dans les abattoirs, sur les routes ou dans nos rues. Ceux sans qui la société
se serait effondrée sont aussi ceux qui ont l’espérance de vie la plus courte,
les salaires les plus bas, le taux d’accidents du travail le plus élevé. Et
c’est encore sur eux que pèse le plus lourdement le coût des mesures sanitaires
puisque les masques ne sont toujours pas gratuits.
Et l’on pourrait multiplier les exemples
pour aboutir à cette conclusion : la crise du Covid-19 démontre que c’est dans
le camp de la gauche et de l’écologie que se trouvent les bonnes propositions
pour la société. Et pourtant les forces de la gauche et de l’écologie sont
confrontées à un sérieux défi. Elles peinent toujours à convaincre les
Français. Les universités d’été doivent permettre de commencer à changer cela.
Or, on semble déjà être entré dans une course à la candidature pour 2022.
Pourtant, déjouer le scénario d’un nouveau second tour Macron-Le Pen est plus
une question de dynamique et de crédibilité que de vitesse.
Dynamique et crédibilité qui sont
étroitement liées à la nature du débat politique et idéologique qui va dominer
la période qui s’ouvre. Séparatisme et « ensauvagement », comme le souhaitent
Macron et Le Pen ? Ou bien autour des questions posées par le Covid et qui,
poussées jusqu’au bout, impliquent rien de moins que la nécessité d’un
changement de société et d’un nouveau paradigme social et écologiste ? Si les
forces de gauche et de l’écologie mettent toutes leurs énergies à construire, à
populariser et à rendre incontournable ce débat plutôt qu’à se lancer dans la
course à l’échalote 2022, alors peut-être que la question du nombre de
candidats ne sera plus un problème.
Par Stéphane Sahuc
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