vendredi 21 août 2020

« LE COVID ET L’ÉCHALOTE », L’ÉDITORIAL DE STÉPHANE SAHUC DANS L’HUMANITÉ DE CE JOUR !




La pandémie de Covid-19 a exposé au grand jour la faillite du libéralisme et de son obsession de la rentabilité à tout prix. Elle a démontré à tous la catastrophe de sa gestion comptable de l’hôpital. Elle a prouvé le besoin de services publics forts, de démarchandiser la recherche. Elle a révélé les premiers de corvée, ces femmes et ces hommes qui étaient physiquement au travail, derrière les caisses, dans les entrepôts, dans les abattoirs, sur les routes ou dans nos rues. Ceux sans qui la société se serait effondrée sont aussi ceux qui ont l’espérance de vie la plus courte, les salaires les plus bas, le taux d’accidents du travail le plus élevé. Et c’est encore sur eux que pèse le plus lourdement le coût des mesures sanitaires puisque les masques ne sont toujours pas gratuits.


Et l’on pourrait multiplier les exemples pour aboutir à cette conclusion : la crise du Covid-19 démontre que c’est dans le camp de la gauche et de l’écologie que se trouvent les bonnes propositions pour la société. Et pourtant les forces de la gauche et de l’écologie sont confrontées à un sérieux défi. Elles peinent toujours à convaincre les Français. Les universités d’été doivent permettre de commencer à changer cela. Or, on semble déjà être entré dans une course à la candidature pour 2022. Pourtant, déjouer le scénario d’un nouveau second tour Macron-Le Pen est plus une question de dynamique et de crédibilité que de vitesse.


Dynamique et crédibilité qui sont étroitement liées à la nature du débat politique et idéologique qui va dominer la période qui s’ouvre. Séparatisme et « ensauvagement », comme le souhaitent Macron et Le Pen ? Ou bien autour des questions posées par le Covid et qui, poussées jusqu’au bout, impliquent rien de moins que la nécessité d’un changement de société et d’un nouveau paradigme social et écologiste ? Si les forces de gauche et de l’écologie mettent toutes leurs énergies à construire, à populariser et à rendre incontournable ce débat plutôt qu’à se lancer dans la course à l’échalote 2022, alors peut-être que la question du nombre de candidats ne sera plus un problème.

Par Stéphane Sahuc


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