Elle tombe au lendemain d’un des mois de juillet le plus chaud que la
planète n’a jamais enregistré, et elle fiche le frisson. Publiée ce
13 août dans la revue Nature Communications Earth and Environment, une
étude avance que le glas sonnera quoi qu’il arrive pour la calotte glaciaire du
Groenland. Son recul généralisé l’a fait passer dans « un nouvel état
dynamique de perte de masse », indique l’équipe de chercheurs de
l’université de l’Ohio. Les neiges qui, jusque dans les années 2000,
permettaient de combler en partie la fonte de ses glaciers n’y suffisent plus.
La calotte aurait atteint un point de non-retour. « Même si nous
retournions à un climat qui ressemblerait à ce que nous avions il y a vingt ou
trente ans, nous perdrions encore assez rapidement de la masse », expliquait
Ian Howat, coauteur de l’étude, aux micros de CNN.
Plus tôt dans l’été, une animation satellite nous avait fait assister en
direct à l’effondrement de la plateforme glaciaire Milne, la dernière encore
intacte de l’Arctique. Et, déjà, certains prédisent que l’automne sera marqué
par une saison des ouragans plus active que prévu. Le bouleversement climatique
n’est plus une affaire à venir. Le futur dont parlait, il y a vingt ans, le
Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec) dès ses
premiers rapports a commencé, poussé par l’inertie politique des États.
Pourtant, rien n’est
encore fichu, et c’est une autre étude qui le dit, publiée le 8 août,
cette fois dans la revue Nature Climate Change, et par une
équipe britannique. Selon son auteur principal, Piers Forster, « les
choix faits (à l’heure de la relance économique) pourraient nous donner une
forte chance d’éviter 0,3˚C de réchauffement supplémentaire d’ici le milieu du
siècle ». Un des scénarios envisagés consiste à accentuer les
différentiels d’investissement entre les technologies bas carbone
(+ 1,2 %) et les énergies fossiles (− 0,4 %). Un delta de
1,6 % seulement qui suffirait à réduire de 50 % les émissions de gaz
à effet de serre d’ici à 2030, affirment les auteurs. À portée de luttes.
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